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Les voyages, la jeunesse…

Publié le 04 octobre 2008 par Fbaillot

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Il vous est peut-être arrivé de voyager par avion à côté d’un RAF (étranger reconduit à la frontière). Moi oui, et je me suis trouvé un peu honteux.

Le procédé est pour le moins humiliant pour l’intéressé. S’il est “coopératif”, il est simplement embarqué puis assigné à un siège par des policiers en civil discrets mais attentifs. S’il est un tantinet rétif, il est entravé, monté comme un  tapis par la porte arrière et assis entre deux cerbères qui ne lui tolèrent pas vraiment de latitude.

Je me rappelle bien les déclarations de Michel Rocard, un homme plus que respectable, expliquant en 1999 que la France ne peut accueillir toute la misère du monde. Mais concrètement, je trouve que le déploiement policier et la suspicion qui entourent l’arrivée et le départ des ressortissants des pays du Sud ne constituent pas une gloire pour le pays des droits de l’homme.

Le ministère de l’Immigration (ce libellé me glace le sang à lui seul) vient de publier quelques chiffres que nous devrons assumer pendant longtemps : en 2008, 17210 reconduites à la frontière ont déjà été organisées, pour un coût moyen unitaire de 2186 euros par personne. Brice Hortefeux est confiant : son objectif de 26000 RAF sera atteint à la fin de l’année. La provision de crédits pour atteindre ce chiffre est de 42 millions d’euros.

Le carambolage des chiffres peut être parfois redoutable.

Alors qu’il serre la vis tous azimuts, le projet de loi de finances 2009 prévoit une importante augmentation des budgets de la présidence de la République et du Parlement. Tous les ministères (sauf, peut-être, la Défense, la Justice ou l’Enseignement supérieur, jugés prioritaires) sont à la diète, y compris celui du Travail dont l’enveloppe allouée à l’emploi et à la lutte contre le chômage diminuera de 5,2% l’année prochaine, puis de 9,1% en 2010.
Mais visiblement, la règle s’arrête au portail de l’Elysée. Le palais présidentiel ne connait pas la rigueur. Son enveloppe budgétaire 2009 augmente de 11,4% pour atteindre 112,3 millions d’euros. En 2008, cette enveloppe est déjà passée de 32,3 à 100,8 millions.

Ce budget ne comprend pas le renouvellement de la “flotte présidentielle”, six Falcon et deux Airbus, achetés sur le compte de l’Armée de l’air.

Au moment où le président de l’Union européenne veut réunir 300 milliards pour sauver les banques qui ont un peu trop jonglé avec nos économies, ça fait un peu désordre.

Il parait que les voyages forment la jeunesse. Ne désespérons pas : en mars 2012, à l’issue de son mandat, Nicolas Sarkozy sera parfaitement formé…


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