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Interview de Frédéric Nérinckx

Publié le 04 octobre 2008 par Drakulls

Vous et votre parcours en quelques mots:

- J’ai sali quelques chevalets à L’Académie des Beaux Arts de Châtelet, en cours du soir, de 1987 à 2002. Ce après quoi j’ai enfin décidé de couper le cordon et de dessiner selon mes envies. Actuellement, mes expositions « terres elfiques » et « amours gaylfiques » tournent en Belgique dans différents lieux, expos que je combine parfois à des spectacles de contes. J’ai publié sur lulu.com un recueil satirique d’illustrations : « Humour Sorcier ». Je travaille maintenant sur une bande dessinée : « Charmes tournaisiens », qui met en scène d’anciens procès pour sorcellerie. J’ai 38 ans, et je vis à Tournai où j’exerce mon art sous la houlette poilue des chats du voisinage et dans l’ombre complice de mes arbres.

Comment définiriez vous votre travail en général ? Et quelles sont vos techniques privilégiées ?

-J’ai eu plusieurs périodes dans mon parcours. Mon inspiration a d’abord été surréaliste, puis plutôt expressionniste. Il a fallu que je quitte l ‘univers académique pour découvrir mon véritable style. Je définirais mon travail d’aujourd’hui de « Sweet Pink Fantasy » Mes techniques de prédilection : le crayon, l’encre et le pastel. A l’ancienne donc. Si je pouvais, je travaillerais à la lueur d’une bougie.

Quelle est votre façon de travailler ? (Brouillons, de manière directe, etc…)

-Je ne réalise jamais de brouillons, ni de croquis. Je travaille toujours de manière directe, selon l’inspiration du moment. Même à l’encre. Comme tout le monde je pense, j’ai une vague idée de ce à quoi je veux aboutir, mais je sais d’expérience que ce n’est pas ce à quoi j’aboutirai. C’est le dessin qui me dirige et pas l’inverse.

Sur quel genre de support et format vous sentez vous plus à l’aise et pourquoi ?

-Pendant longtemps, on m’a forcé à travailler sur des grands formats (genre A2 ou A1) parce que cela autorise une certaine liberté de mouvements. Cela m’arrive encore de le faire, mais comme j’aime aller dans les détails, cela prend énormément de temps. Et je ne suis pas DU TOUT d’un naturel patient. Quand je commence un dessin, je n’aime pas y rester des semaines. J’y consacre tout au plus une journée ou deux. Mon humeur est changeante comme la lune, alors je traite l’énergie du moment, sur un format pas trop grand, ce qui me permet d’aller vite, tout en étant détaillé. Je travaille toujours sur papier, mais il peut être parfois texturé.

Quelles sont vos références en matière d’art, d’artiste ou de mouvance ?

-J’aime le symbolisme et les peintres de la Renaissance. Ils avaient le sens du corps et de la chair. Comme j’aime la bande dessinée, je vénère certains auteurs comme Delaby ou Francq Pé.

Y a t il des choses ou situations qui vous inspirent particulièrement ?

-L’univers féérique, les légendes et l’amour. J’aime dessiner des vêtements imaginaires. Et comme je suis gay, si je dois dessiner un couple, allez savoir pourquoi, cela finit toujours par être deux hommes. Ma façon à moi de militer sans doute pour une meilleure visibilité des amours homosensuels. Avez-vous remarqué que peu de galeries, de magazines ou autres osent montrer des peintures, ou des dessins de couples d’hommes ? Allez faire un tour au musée de l’érotisme à Paris, vous comprendrez ce que je veux dire. A part quelques couples de lesbiennes, destinées à exciter les hétéros, les homos y sont les grands absents. L’amour homosensuel reste celui que l’on ne peut pas, ou plutôt que l’on ne veut pas, montrer. Un vrai défi d’artiste.

Si vous ne deviez garder qu’un seul de vos travaux, ce serait lequel ?

-Le seul que j’ai jugé bon d’afficher chez moi. Qui est aussi celui devant lequel mon compagnon et moi avons échangé notre premier baiser : « L’ombre et la Lumière ».

Ombre et lumière

Ombre et lumière

Quel est le détail, s’il y en a un pour vous, qui fait que vous avez quelque chose de plus par rapport à d’autres artistes ?…

-Je suis un passéiste moderne. Je mélange les ambiances anciennes et le vingt et unième siècle. C’est comme cela dans tout. Même si je dessine un rappeur, je donnerai l’impression qu’il sort d’une gravure du XIXème siècle. Je pense que le temps est circulaire, pas linéaire. Le présent est l’enfant du passé et du futur.

Et pour finir, que pensez-vous de l’initiative de notre site ?

-Que c’est génial. Bien loin des mondanités des grandes galeries. Une manière sympathique de voyager dans des univers totalement différents. Cela donne envie de rencontrer certains artistes en vrai.


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