Magazine Journal intime

Les amillègues

Publié le 04 octobre 2008 par Thywanek

Tiens, un nouveau mot pour mon dictionnaire analphabétique, se dit-on ?
Pas vraiment. En tout cas s’il doit y avoir un définitionnement à ce vocable inédit, cet article en tiendra lieu, dans la mesure où d’une part je le décide et où, d’autre part, je fais c’ que j’ veux.
J’avais évoqué récemment, (cf chronique du 26 juin), mon univers professionnel, du moins l’univers dans la fréquentation duquel j’entreprenais alors de gagner de quoi vivre, en faisant diversion sur la Grande Chaîne des Touillette. La GCT, pour les intimes.
Je n’ai pas pensé à la mesurer, mardi dernier, 30 septembre, lorsque j’ai quitté mon bureau, mettant ainsi fin à la mission que j’ai, durant deux années, tenté de remplir dans la grande entreprise où elle s’est déroulée. Mais à vue de nez, comme ça, je dirais … une bonne cinquantaine de mètres. Au début de la chronique sus mentionnée, (je vous en prie …), cette GCT allait à peu près de là à là. Au dernier jour elle allait carrément de là à là : ça fait une sacrée différence, n’est-ce pas !
Mais, vous dites-vous, qu’est-ce qui lui prend de remettre ça avec son espèce de chaîne de bidules ridicules ?
Ben voilà : cette chaîne de bidules ridicules, comme vous dites, (CBR pour les intimes), est restée accrochée aux rambardes intérieures de l’open space, (car je travaillais dans un open space figurez-vous ! Ca calme hein ?!?), alors que moi, donc, je suis parti.
Bon, je suis souvent parti. Surtout de là où je travaillais. Souvent pour des raisons multiples, diverses et variées. Ca vous éclaire, n’est-ce pas ?
Disons que c’est comme ça.
Donc je suis parti. (On va l’savoir !!!)
Ca m’est arrivé de partir comme si de rien n’était. Comme un courant d’air. Aussi simplement que le plombier qui est juste venu revisser un robinet. Ni vu ni connu. Ca m’est arrivé de partir dans un joli bouquet d’au revoir chaleureux et de « à un d’ces jours peut-être » plus ou moins suivi d’effets : plutôt moins que plus. Ca m’est arrivé de partir avec des félicitations et un p’tit cadeau sous le bras. Faut dire que ça m’est arrivé de rester une semaine, ou un mois, ou plusieurs mois, parfois plus d’un an. Une fois je suis resté presque quatre ans. Une autre fois presque trois ans. En règle générale autour d’un ou deux ans, c’est arrivé plusieurs fois. Choix plus souvent que contexte. Ou contexte de mon choix. Si vous préférez. Vous préférez ? Ok, alors on dit comme ça : contexte de mon choix. Ca me va. En plus y’a pas de contrepèterie, c’est plus clean !
Du coup on en croise. On s’intéresse, on s’apprécie, on se lorgne, on se toise, on s’attendrit, on se cause, ou pas, on se raconte, on se découvre, on découvre, on est curieux.
De quoi qu’on croise ? Des collègues !
Des avec qui j’ai travaillé, partagé des bureaux, des saisons, des cafés, des déjeuners, des discussions, des plaisanteries, des rires.
Y’en a eu beaucoup au long de mon parcours donc.
Certaines, certains dont je me souviens. Jusque du prénom. Du visage. De l’âge. Même si ça remonte à longtemps. Au temps où je me pointais pour une mission avec le look d’un fan de Cure… A l’époque ça n’inquiétait personne… Plus très sur que ça passerait aujourd’hui…
Des collègues… Seulement voilà, passager d’un temps régulièrement défini, le travail, la fonction, est régulièrement passé au second plan. Je n’ai, je crois, presque jamais négligé ce que j’avais à faire. Pourtant dans quasiment tous les cas il a toujours fallu que je sois curieux de ce qu’il y avait autour de moi. C’est à travers cette attitude que j’ai lentement compris que ce qui m’intéresse le plus dans tout ça, c’est les gens. D’ailleurs je ne dis plus les gens. A un moment je disais les êtres. Ca fait un peu métaphysique. Maintenant je dis les personnes. Et les relations.
Est-ce que je suis d’une nature sociable ? Le suis-je devenu du fait de ce nomadisme professionnel qui seul m’a permis de toujours gagner à peu près correctement ma vie dans l’idée que ce vagabondage en allégeait les contingences ? Les deux.
Et tout ça pour dire quoi ?
Tout ça pour dire que ce mardi 30 septembre, autour du beau buffet de plats salés et sucrés qu’elles et ils avaient organisé pour mon départ, (auquel j’ai craint un moment que certaines et certains tentent de s’opposer en écrivant directement à la Présidence de la République !), je me suis senti ému comme je ne me souviens pas l’avoir été en semblable occasion auparavant.
J’avais pris la décision d’arrêter ma mission pour poursuivre de nouveaux projets, une nouvelle construction. Pour suivre une nouvelle route, plus profitable au regard des contingences. Plus opportune vis à vis de certaines ambitions.
C’est la première fois que je me suis trouvé dans la situation d’avoir quelques mots à dire pour habiter cette émotion qui nous était commune, et qui témoignait avec sincérité de ce que ces fameux collègues, c’est parfois un peu plus que des collègues. C’est aussi des rencontres. Et qu’il y a, là aussi du vrai qui s’exprime. Un peu de ce rare qui fait, simplement, que tout le reste, pas si facile, pas très rigolo, devient plus supportable.
Et c’est comme ça que les collègues deviennent des amillègues !
Vous suivez ?
Faut que je vous le décortique ? Non ? Bon !
Les amillègues ? C’est des personnes qu’on aurait peut-être jamais rencontrées ailleurs que là, et qu’on est drôlement content d’avoir rencontrées.
Finalement, une chose est sure, c’est qu’on ne rend compte de ce qu’on peut éventuellement représenter, à part soi, forcément insuffisant, que lorsque les miroirs humains se tendent. Si on fait abstraction de mon penchant au show of, de mon inclinaison à séduire, je demeure souvent surpris de ce que cela produis. Et ma relative humilité, qui n’est pas si feinte que ça, en est précieusement touchée.
Et vous voulez savoir ? Bah ça fait du bien !
Ai-je su tendre un miroir plaisant ? Intéressant ? Je l’espère.
(Il paraît même que oui !)
So ! Now, ladies and gentlemen, je vais me lancer dans l’exercice périlleusement casse gueule d’écrire ici la liste de toutes et de tous (donc sans oublier personne…) : Geneviève, Olivier, Sandrine, Patricia, Thierry, Alban, Gilles, Yvan, Isabelle, Cyril, Véronique, Christophe, Valérie, Jean-Michel, Hanane, Zora, Georges, Nadège, Anaïg, Magalie, Fred, Philippe, Valentina, Corinne, Elisabeth, Sabine, Fatiha, Kossi, Naouël, Harmony, Houley, … et deux demoiselles de la Csav trop discrètes alors j’ai plus les prénoms, un garçon, charmant, arrivé récemment, pas eu le temps d’apprendre le sien, et en guest Marie-Julie !
Je tremble … Je suis sur que j’ai oublié quelqu’un … Non ? C’est sur ? De toute façon je vais pas tardé à le savoir …
En en-tête de cet article un joli cadre en bois,confectionné en guise de cadeau et de mémorial à la GCT, laquelle est donc restée sur place, avec le destin d’être partagée si des mouvements se font jour dans le service.
Ci-dessous un trilboquet : Georges a sur son bureau un bilboquet qui fut souvent un objet de divertissement pour moi : du coup j’ai eu comme cadeau un trilboquet : je vous laisse imaginer le soujacent …

Et puis j’ai eu aussi un gros lot de gros chèques cadeau que je vais aller dépenser ce week-end.
Je suis sûr aussi d’une chose : je leur ai pas assez dit merci !
A cet effet si elles et ils me lisent, sait-on jamais, je leur propose qu’on se fasse un déj mi-novembre quand je serai rentré de mon voyage en Irlande et en Ecosse ! Ok ???
Et pour finir avec une habile diversion quelques photos, pas très bonne hélas, mais c’est pas grave, de la soirée barbecue chez Geneviève, au mois de juillet. Ok, il a plu et on a dû se réfugier à l’intérieur : mais c’était quand même super : sauf pour ceux qui on pas pu venir …
(Y’en a aussi qui étaient là mais qui sont pas sur les photos … désolé … moi aussi j’avais bu ! hips > Bon faudra le refaire !!)
A bientôt toutes et tous, et par dessus tout prenez soin de vous !!!



















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