Consigne de la petite fabrique d'écriture « je suis venue vous dire", ma contribution est la suivante :
Je suis venu te dire que je prends ma liberté, et ne t’y trompes pas, je ne te demanderai pas de me l’accorder de mauvaise grâce ou même de bon grés.
Je suis venu te libérer de la place, fuir un toit devenu depuis longtemps écrasant plus que jamais, un air irrespirable et rare à s’étrangler.
Je suis venu te faire cet inévitable constat, que nous ne faisons plus que survivre à un amour qui n’est plus la, évanoui à jamais nous délaissons à un quotidien sans éclat et à une existence en panne ou plus rien ne va.
Je suis venu te dire sans rancune ce que je t’ai toujours épargné et ce qui m’a longtemps dans mes entrailles tenaillé sans qu’aucun signe ni plainte de moi ne vienne t’alarmer.
Je suis venu en honnête homme que je suis m’acquitter du devoir de l’adieu en face sous réclamer le droit à l’inventaire, le passé fut comme un châtiment que l’avenir offert me soit enfin cet si attendu apaisement.
Je suis venu te rendre les clés de ce qui est à juste titre tien, habituellement en commun ou même de droit mien, toute la chance du monde ne vaudra ce premier pas vers ma deuxième naissance.
Je suis venu te dire que je m’en vais, toutes tes implorations et autres jérémiades ne changeront rien à une décision rendu facile avec l’envole de l’enfant de ces propres ailes.