Y aurait-il un lien entre la réalité quotidienne de la province suédoise et la lutte sanglante qui se déchaîne à l'autre bout du monde ?
Une enquête particulièrement complexe pour l'inspecteur Wallander et surtout une superbe occasion pour le maître du polar suédois de concilier ses ambiances nordiques et son goût de l'Afrique où
il vit une partie de l'année.
Mon humble avis : Assez de suspens dans le livre ! Je vous le dis tout de go, j'ai ADORE !
Je ne suis pas allée vers ce livre, ce livre est venu vers moi, via Kitou, messagère très inspirée qui m'a offert cet
excellent polar ! La quatrième de couv' m'a immédiatement interpellée... Afrique du Sud... Comme c'est curieux ! J'ai terminé récemment le premier tome d'Afrika Trek 1, par lequel j'ai
accompagné les Poussins dans leur traversée de l'Afrique du Sud en 2003. Et La Lionne Blanche me catapulte à nouveau dans ce pays, mais 11 ans plus tôt, 2 ans après la libération de Mandela, 2
ans avant son accession au pouvoir (environ).
En peu de temps, deux livres de genres opposés (un récit et un polar) m'ont poussée moi, lectrice, à me poser plus de questions sur cette mosaïque complexe qu'est l'Afrique du Sud, à
considérer son Histoire sous un autre angle... Bref, à m'interroger, à réfléchir, à chercher et à me dire que ce qu'il y a de terrible avec l'Histoire, c'est que si elle ne vous concerne pas
directement, elle a parfois une fâcheuse tendance à glisser sur vous. Je suis une contemporaine le l'abolition de l'Apartheid, de la libération de Mandela et plus tard de son accession au
pouvoir, faits HISTORIQUES de premier ordre. Et pourtant, je n'en garde aucun souvenir, aucune "émotion médiatique". Comme le dit Zazie dans une chanson, j'étais là... et je ne m'en souviens
pas. J'ignorais même toutes les ramifications que cela impliquait. Et pourtant, je me souviens parfaitement de la chute du Mur de Berlin, ou plus dérisoire, de l'aventure d'un président
américain avec une stagiaire. Je sais exactement ce que je faisais et où je me trouvais lors de l'attentat du 11 septembre 2001. Mais la libération de Mandela...
Mais revenons en au sujet qui nous réunit ici... Le roman de Mankell
Si je me fie aux informations du site de la Fnac, La Lionne Blanche est la septième enquête de commissaire Wallander, héros de Mankell, auteur Suédois prolifique à
la renommée internationale ( Il a reçu les Prix Mystère de la Critique, prix Calibre 38, Trophée
813 en France --, sans parler des millions d'exemplaires vendus dans le monde.)
L'intrigue est remarquablement construite, nous menant en alternance en Suède ou en Afrique du Sud au
fil de chapitre. Dès le début, le lecteur est captivée par cette enquête qui semble insoluble. Et pourtant, dès la centième page ou presque (sur 490), le lecteur connaît la fin,
l'Histoire (celle avec un grand H !) étant ce qu'elle est ! Mais ce qui nous importe, nous lecteur, c'est la méthode qu'utilisera Mankell pour réunir deux bouts d'histoire et deux bouts du
monde. Mais comment va-t-il faire ? Et puis, comment va-t-il empêcher l'impensable de se produire ? Mankell le fait en tenant son lecteur en haleine à chaque page ! Pas de temps mort dans ce jeu
de chats et de souris où les souris deviennent chats, les chats se transforment à leur tour en souris... A moins que chaque protagoniste dans l'histoire soit chat, qu'il n'y ait pas de
place dans ce monde pour les souris... Vous l'avez compris, polar de très bon cru. D'ailleurs, je me servirais bien un autre verre des aventures de Wallander ... même si ce millésime là a la
réputation d'être le meilleur !!