Magazine Journal intime

Fatiguée

Publié le 08 octobre 2008 par Tazounette

Aujourd’hui c’est marrant, je me suis rendue compte que j’étais fatiguée, crevée, éreintée.

J’aimerais me poser, un week-end sans rien à faire, loin de tout, juste la nature et moi…

J’aime ma vie depuis que je suis ici mais c’est dur de tout avoir tout le temps sur ses épaules. De ne se reposer de rien, de n’avoir personne avec qui partager les petits soucis du jour, pas pour en faire une montagne, non, juste pour pouvoir un peu les sortir de sa tête et qu’ils cessent de tourner en rond à l’infini…

Je suis fatiguée de devoir penser à tout, de savoir que si je ne descends pas la poubelle, ma cuisine va puer le lendemain, que si je n’appelle pas les réparateurs, alors rien ne se fait, que si je ne gère pas cette put*** de bagnole, ben rien ne se fait non plus. Que les papiers, les factures, les soucis de banques, tout, tout, tout m’incombe, tout le temps. Garder en tête les délais, les dates buttoir, les calendriers de congés d’école et de crèche. S’arranger avec son peu de congés dispo, demander à la nounou si à tout hasard elle peut à telle date les garder toute la journée. Et ne pas oublier surtout… Devoir en plus du boulot penser à 1000 choses par jour, ne rien oublier sinon c’est compter avec des choses en plus des 1000 du lendemain…

Je suis fatiguée de gérer les crises de mes petites qui ne me laissent pas 5 minutes de répit en 1h le soir, qui en profitent un peu pour m’user davantage.

Je suis fatiguée d’être fatiguée… Je dors sans me reposer. Je me repose sans me détendre, la cervelle qui tourne et remue tant de conneries par jour et par nuit, comme une course folle qui jamais ne s’arrête.

Souffler, juste souffler, respirer, pleurer, mais enlever cette put*** de pression qui m’étouffe chaque jour davantage…


Je suis fatiguée de faire des listes à n’en plus finir de trucs à ne pas oublier, de courses à gérer. Fatiguée de noter partout, le jour du fruit à l’école, le jour du sport aussi, ne rien oublier, jamais, ne pas oublier les couches pour la crèche, les lingettes pour la crèche, les mouchoirs pour l’école, le paquet de biscuits pour l’école…

Comme si dans cette vie où tout repose sur moi, je n’avais pas le droit à l’erreur. C’est vrai que je plante ma caisse, mais forcément, dans cette vie à 200km/h, faut bien que ça pêche quelque part… Et c’est pire quand ce droit à l’erreur on ne se l’accorde pas à soi-même. Qu’on se met une pression d’enfer pour parvenir à être parfaite tout le temps, à garder l’organisation aussi rôdée que possible parce qu’il n’y a que comme ça que ça marche. Ne jamais y déroger, et quel ennui, toujours les mêmes gestes qui se suivent, indéfiniment…

Je suis usée d’être au boulot et en plus de tous ces put*** de délais, gérer les photocopies de constat, la carte grise à déposer au garage, relancer l’assurance pour que l’expert passe le plus vite possible pour que je récupère ma voiture le plus vite possible.

Là, j’ai l’appart qui part en biberine. Un évier bouché, mon père est venu le mois dernier, il a bien tenté le coup, mais les siphons belges ne sont pas foutus comme les français (forcément, ce serait trop simple), il n’a pas compris le mécanisme et n’a pas osé se lancer là-dedans, j’ai deux chauffages qui ne marchent pas, j’ai l’évacuation d’eau de ma loggia qui est bouchée aussi, donc c’est piscine dès qu’il pleut et comme il pleut tout le temps, c’est pas gagné. J’ai que mon trousseau de clés de disponible donc ½ journée de congés, pour un put*** de réparateur…

Je cours, je cours, je ne fais que ça. Et le week-end, je rêverais que de temps en temps, juste de temps en temps elles ne soient pas là mes deux puces, juste pour pouvoir un peu penser à moi, juste à moi et pas aux milles conneries qui entourent mes merveilleux moments avec elles. Etre juste un peu déchargée dans cette vie à 200km/h. Pouvoir m’arrêter un peu, regarder le paysage, regarder aussi le chemin parcouru et pouvoir enfin être un peu satisfaite de ce qui déjà a été accompli, au lieu de continuer ma course folle pour que tout soit parfait chaque jour qui passe, et le lendemain et le surlendemain et le jour suivant…

« Et elle couourt toute la journée, elle couourt de décembre en été... De la nourrice à la baby sit, du paquet de couches au biberon de 4h »…

Oh Yeah !


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