Graveyard souls

Publié le 09 octobre 2008 par Politeme

MARCHE
Je pensais aimer les cimetières, j'en sors mitigée.
Toutes ces dalles sur lesquelles bavait le soleil, ce bleu azur quand je levais mes yeux, cela n'atténuait en rien ce silence.
Je me suis avancée un peu, deux rangées après l'entrée, là j'étais sur un promontoire qui surplombait la ville, on voyait la masse fumante de la tour destinée à la production d'électricité, des arbres en moutons verts, des toits. Tellement de rien.


Et tout en même temps.

J'étais asphyxiée alors que c'était le grand air. Troublée par la paix environnante, me demandant s'il était vraiment légitime que je prenne ces photos, que je m'aventure dans un espace où personne que je connaisse avait été inhumé.
J'avais l'impression de tous les déranger, ces squelettes.
Alors je suis partie, rapidement.
La grande grille noire traçait des traits sur le gravier, ça crissait méchamment sous mes chaussures, et tout me venait à mesure que je marchais vers la gare. Ces choses que j'avais oubliées sûrement, des histoires de gens qui ne sont plus là, qu'on ne voit plus, des histoires de famille je suppose.
Et j'aurai pu m'endormir ainsi le long du trajet, si je n'avais été arrêtée sur le chemin par un pigeon trop con, mort sans égratignures. Genre, perché dans son arbre et qui décide de se suicider "parce qu'il fait décidément trop beau".
Je vous épargne la photo..