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Exercice de style

Publié le 10 octobre 2008 par Dk

10 octobre 2008

Exercice de style

Hier, je me suis collée une contrainte toute seule (c’est malin), en vous disant que dans mon billet d’aujourd’hui j’allais utiliser les mots suivants : écriture, dictionnaire, littéraire, critique, cannibale, inspiration, livre. Bien sûr, avec la mauvaise foi qui peut parfois me caractériser, je suis tentée de vous dire : eh bien voilà, c’est fait. Oui, je sais, c’est facile. Trop. Je vais donc tenter de réellement me plier à l’exercice (je sais que vous n’avez aucune preuve, il va falloir me croire, mais je suis vraiment en train d’écrire ce post au pied levé).

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Il était une fois (un bon début, original et fort…) le mot cannibale. Celui-ci en avait marre de vivre enfermé dans le dictionnaire, écrasé sous au moins trois bonnes livres d’autres mots, dont beaucoup avaient bien meilleure presse que lui. C’est un des grands problèmes des médias : ils ont la critique facile et s’acharne sans états d’âme sur des mots comme lui, n’hésitant pas à le mettre en couverture de torchon tel que le Nouveau détective.

Mais cannibale aspirait à une autre vie. Une vie plus respectable, qui lui amènerait l’amour du public plutôt que son opprobre. Oui, il était temps qu’il se créé un autre destin. Alors, il prit une grande inspiration et expira si fort que son souffle puissant l’éjecta du dictionnaire : cannibale était libre ! Il allait enfin pouvoir montrer sa vraie valeur ! Il se mit à se balader dans des textes au hasard, à la recherche d’un endroit dont l’écriture lui conviendrait.

Cela s’avéra bien plus difficile qu’il ne le pensait. Les textes avec de véritables qualités littéraires n’étaient pas si nombreux, et dans ceux qu’il rencontrait, il n’y avait nulle place pour lui : beaucoup causaient de jeunes filles anglaises qui avaient bien du mal à trouver l’amour, ou à choisir entre sentiments et raisons ; certains évoquaient le malheur et la colère des hommes ; d’autres de temps perdu et de madeleine ; ou bien se tourmentaient en russe sur l’insondabilité de l’âme humaine sur 1523 pages. Tout cela était bien intéressant, mais ne lui laissait guère de place…

Ne sachant plus vers qui se tourner, le mot cannibale s'installa dans la rue, une petite pancarte posée devant lui : « Mot sans texte cherche auteur sachant écrire pour l’héberger ». Alors, je vous le demande, trouvera-t-il une bonne âme pour s’occuper de lui ?

Rien à voir – pour ceux que cela intéresse, aujourd’hui parait mon enthousiaste critique de Conversations avec ma mère sur Culturofil.

Posté par D_K_ à 10:39 - Commentaires [1] - Rétroliens [0] - Permalien [#]

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