Bon anniversaire

Si d'avoir eu vingt-sept ans aujourd'hui m'avait mis le moral à l'envers j'aurais sans doute pu aligner
quelques lignes, parler de mon départ et prendre un peu de temps pour me plaindre.
En fait, je crois que j'ai perdu l'envie de me plaindre Quai des Célestin, quand j'ai pris un an sans
m'en rendre compte, les yeux occupés, la tête ailleurs, le sourire aux lèvres sur mon Velib'.
Il y avait cette fille qui roulait devant moi, que j'avais laissée me dépasser pour pouvoir la suivre du
regard sans qu'elle me voie. Cette fille bizarre qui dit "super" quand elle décroche son téléphone,
"excellent " quand elle aime bien et qui propose des trucs aussi étranges que de faire du vélo,
à deux, le dimanche sur les quais de Seine. Elle boit du chocolat chaud, je la fais rire et le temps
passe sans que j'y pense vraiment.

J'ai pris un an entre Bastille et les Tuileries sans avoir peur de rien, même pas de mon départ qui
permettra au moins de ne pas gâcher la fin de l'histoire.

Bref tout ça pour dire qu'après une heure sur un brouillon je réalise que si je sais parler du manque
d'amour, de l'alcool ou de la drogue, le bonheur, même passager, je ne le raconte pas, je ne trouve
pas quoi en dire et a la limite je le garde pour moi. Tout ce que je sais c'est qu'elle va me manquer
et qu'elle me manque déjà.