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Après le silence, la mise au point

Publié le 13 octobre 2008 par Cameron

Il est au moins une personne à qui ce blog n’était pas, n’a jamais été destiné. Une personne dont la sensibilité, l’étrange et frémissante rigueur de vie, ne pouvaient qu’être heurtées de plein fouet par des mots sans mesure ni calcul. Une personne qui ne devait pas lire, sous peine d’en souffrir.

Mais, évidemment, j’écris toujours pour quelqu’un. Je ne sais pas faire autrement, et c’est bien pourquoi le blog a pris pour titre ce maladroit « A toi ». N’ayant pas trouvé mieux, je m’étais dit qu’au moins, l’aspect dédicataire du blog serait ainsi clairement établi. En faisant ce choix, je me suis placée malgré moi dans une drôle de situation, qui fait du blog lui-même un étrange objet virtuel non défini, et de mes mots des lettres adressées à personne et à tout le monde à la fois, sources finalement de confusion jusque dans ma vie personnelle. La vraie vie, je veux dire, celle où mes interlocuteurs ont poids physique et cœur battant.

J’aime pourtant ce blog. Plus que je ne le pensais, en fait. Et d’une manière très égoïste, j’ai décidé que ce que j’y écrivais, ce que j’y écrirai encore, ne devrait faire l’objet d’aucune justification autre que celle de mon simple désir. Une fois pour toutes, disons-le : oui, il s’agit de lettres ici rassemblées, de fragments de lettres plutôt, parfois intimes, parfois simplement réflexives. Et la personne à qui sont destinés ces mots mis bout à bout n’est jamais la même. Je parle à quelqu’un qui a plusieurs visages, qui selon les cas peut emprunter le masque d’une connaissance certes, mais qui d’autres fois ne sera qu’un dédicataire anonyme convoqué pour l’occasion. C’est mon prétexte, ma raison d’écrire, et j’en revendique la totale liberté comme j’en accepte l’arbitraire.

La mise au point que je fais ici est donc une manière d’entériner le silence que je me suis imposée comme une erreur. En dépit de tout, j’ai envie de continuer. Je vais essayer de m’y employer, même si des occupations très professionnelles grignotent mon temps libre. Et je demeurerai, le plus possible, fidèle ici à l’idée que je m’étais faite de ce blog en l’ouvrant, il y a maintenant plus d’un an : écrire, pour qui je veux, quand je veux. Sans questionnement moral ni retenue. Sans restriction autre que celle de ma propre conscience.


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