Plongée ( texte de gballand )
Publié le 14 octobre 2008 par Mbbs
Il ne disait jamais à quoi il pensait ; la peur de passer pour fou. Il gardait toutes ses impressions à l’intérieur de son crâne que la migraine colonisait de plus en plus souvent. Quand elle commençait à cogner contre les parois, il fermait les volets et s'enfermait dans sa chambre ; des heures à observer son cerveau de l’intérieur pour essayer d’oublier la douleur des aiguilles enfoncées à la vitesse d’un marteau piqueur. Il voyait de petites ampoules, puis des grosses, suspendues aux fils de sa mémoire et séparées par le vide. Tout était étrangement ordonné, presque lumineux, et au loin, il apercevait la nature, la sienne, celle dont il avait peur. Il avait toujours préféré voir la vie derrière une cage en verre qui le protégeait des peaux et des mots du reste du monde ; cette cage, il en était presque fier, il se l’était construite à lui tout seul, à la seule force de ses peurs, et maintenant, il était certain que jamais il n’en détruirait les murs.
* photo prise par C.V., à Porto, en juillet 2008, à la Fondation Serralves qui abrite des expositions d’art contemporain. En ce moment, on peut y voir une exposition sur le réalisateur portugais Manoel de Oliveira qui va fêter ses 100 ans.