L'amie méprisable que je suis

Publié le 14 octobre 2008 par Elisabeth Robert

Attendre des autres, donner, donner, donner en pensant que parfois les autres vont rendre... Et réaliser qu'ils n'en en ont pas eu assez et vous réclament plus.

Se dire mais depuis toutes ces années je me suis oubliée, j'ai pris du recul, j'ai pardonnée pour avancer et voir que l'autre a fait de même avec sa vision des choses.

Deux âmes qui s'aiment et se méprisent en silence.

Avoir envie de raccrocher le téléphone, couper les mails, ne pas répondre à la porte. juste pour pleurer sans prêter attention au son de nos cris.

On m'a dit un jour:

"Pour avoir des amis, soit en une".

Je m'échine donc ainsi à prendre sur moi, à satisfaire l'autre et parfois lors d'occasion à part à demander un peu... Mais c'est déjà trop. Je n'aurais pas dû.

Un ami c'est un obstacle au bonheur et un allié pour la vie. Il vous aide mais vous aime trop. Il vous envahit et vous voulez prendre soin de lui.

Rencontrer de nouvelles personnes et se dire: je pourrais devenir son amie... Et puis reculer de peur de rechuter.

Un ami vous prend comme vous êtes, mais insidieusement, comme dans un couple, il tente de vous changer... ou pire encore vous reproche ce que vous êtes bien des années après.

J'aime trop, vous savez quoi? J'aime trop l'humain, j'en chiale parfois.

Je me dis en faisant la vaisselle:

Je ne suis pas une bonne amie, et je laisse tout en plan pour rappeler la personne, envoyer un mail, faire livrer des fleurs.

Et l'autre se dit quoi?

C'est tellement facile de demander pardon après!

Oui mais moi on ne m'a jamais demandé Pardon. Et puis non ce n'est pas aisé! On me dit qu'on ne peut pas me dire le mal que j'ai pu faire. Et je réfléchis, je me dis mais qu'est-ce que j'ai encore fait? J'exagére on m'a déjà dit pardon... mais l'égocentrisme ne laisse voir que le mal...

Et finalement je me dis arrête, vis aussi pour toi. Un père mort trop tôt ne t'a pas appris à penser à ton propre bien être?

Oui, mais non. c'est au-dessus de moi je en supporte ni la peine, la tristesse, les doutes des autres. Il faut que je m'en mêle, que je tente d'aider... Pour finir par subir les reproches.

Parfois je me dis:

Barre toi! Oublie les et barre toi!

Et puis... impossible, je ne peux aller contre ce que je suis, mes sourires ne sont jamais forcés, mes maladresses pour montrer que j'aime non plus.

Je me sens nulle, inutile, à côté de la plaque.

C'est difficile d'écouter l'autre en entendant son coeur. Difficile de faire abstraction de nos désirs pour satisfaire l'autre, surtout quand au final il ne se contente pas de cela et ne voit plus que vos pas de travers.

Je regrette des mots, des gestes... Et pourtant en aucun cas je n'ai jamais pensé à mal. Je vais trop vite, je vis trop vite.

Mais le compte à rebours est si court, que faire?

Laisser sur la route ceux qui ne veulent pas de la main? Attraper celles que l'on voudrait bien?

Balancer un pauvre texte un soir de blues?

Une solution pour aller mieux... Penser à soi et se dire que l'on a qu'une vie.

... Cela ne suffit pas.