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La Pop-Pouffe d'octobre

Publié le 14 octobre 2008 par Vinsh

Vous avez rien deviné, vous êtes globalement nazes, j'ai envie de dire. Sauf Alex, dont ce n'est pourtant pas le registre culturel (elle me fréquente trop, la pauvre). Vous auriez au moins pu pronostiquer Lorie, avec son dernier clip grotesque mettant en scène deux "hétéros" en minishorts qui se pseudo-galochent... Vous auriez eu faux mais l'idée n'aurait pas été complètement dénuée de sens, vu le sujet de la chanson, la qualité brushinguesque de Lorie et même (enfin si on est à moitié sourd comme moi) le calibrage musical de plus en plus "adulte" de la Britney Spears française...
Car oui, vous le voyez enfin venir, s'il y a bien une référence pop-pouffe, une gourde pétasse qui surpasse toutes les autres et à qui on les compare toutes, c'est bien elle : Britney 'Bitch' Spears. Ou mon idole de pouffitude depuis presque dix ans.
C'est quand même magnifique, ce que nous fait Britney depuis le printemps 1999 où nous, petits pré-ados français, l'avons vue exploser avec un premier sinegueule devenu un incontournable classique de la chanson à texte (de morue). Il n'y a qu'à voir l'évolution du personnage et de ses discours, tour à tour:
- collégienne provocante (dans le fond, c'est un peu à Britney que l'on doit les Alizée, Lorie, Priscilla, voire Eve Angeli... des émules plus ou moins heureuses),
- copine idéale,
- vierge effarouchée qui nous met le doute en jouant les partouzeuses suintantes, en te susurrant qu'elle est ton esclave et en exhibant son string rose sur son jean,
- mariée express émancipée,
- droguée,
- alcoolique,
- adepte de la junk food,
- mère indigne,
- bosseuse,
- clubbeuse sans culotte,
- supportrice de George W. Bush,
- brebis galeuse de la campagne de McCain,
- come-back jugé "historique" (faut se calmer, quand même)...
Montrée en exemple à la jeunesse mondiale puis rejetée en masse? Bof, pas si simple: dès le début, cette petite allumeuse ne faisait pas l'unanimité auprès des mères de familles. Mais elle mettait en avant toute une batterie d'arguments hypocrites et puritains que, un par un, elle s'est par la suite acharnée à détruire. Britney, gamine paumée qui n'a, de toute sa vie, eu comme vision de la réussite sociale que la célébrité, a malgré elle dressé le constat d'une société occidentale aux valeurs phares impossibles à appliquer strictement.
Dire qu'elle est passée près de la mort serait exagéré, mais désormais Britney a le statut d'icône (gay en particulier, mais pas seulement) grâce aux montagnes russes de son existence: plus qu'une revenante, c'est une survivante. Mieux, elle a survécu en continuant à aligner les chansons de morue, presque comme si de rien n'était. Un exploit, j'admire, j'ai eu raison de la surkiffer dès le début, tiens.
Pour ce qui est de ce nouveau sinegueule de "come back" qu'est Womanizer (enfin bon, on va s'en remettre, aussi, son dernier album a moins d'un an, hein), mon constat personnel est à peu près le même que sur de nombreuses chansons de Britbrit: à la première écoute j'ai juste détesté, n'y voyant que deux accords répétés à l'infini et un refrain relou pas très identifiable. Mais j'avais pensé exactement la même chose de Me Against The Music, de Toxic ou encore de Crazy, que je trouvais surproduites autour de mauvais accords. Et puis aujourd'hui, bah il faut bien reconnaître que ces trois chansons sont au panthéon de la pop-pouffe pour morues décérébrées, et que je les adoooooooore de toute ma mauvaise foi. Il en va de même, au fur et à mesure que les jours passent, pour Womanizer: le titre s'impose dans la tête, insidieusement et sans pitié pour mon intégrité intellectuelle. Les bobos auront remarqué que c'est le coming next du Grand Journal de Canal cette semaine (mais siiii, vous savez, ces jingles juste avant les pubs où les chroniqueurs dansent sur une musique hype ultra-confidentielle ou futur carton): plutôt bon signe, à mon sens.
Le clip aide bien, au passage : Britney nue (et photoshopée de la cuisse, vraisemblablement), Britney en secrétaire cochonne, Britney photocopie son cul, Britney porte une perruque rouge, Britney donne des leçons aux mâles dominants... Bon, c'est un peu du copier-coller du clip de Toxic (qui était déjà du copier-coller de la série Alias)(d'ailleurs, le type grassouillet derrière elle à la photocopieuse, c'était le passager de l'avion dans le clip de Toxic, justement), mais on lui pardonne : elle est resplendissante, elle est de plus en plus femme et de moins en moins lolita, et elle a mis un mec qui se douche dans le clip. Alors on va pas faire les fines bouches, non plus!
On regarde, on écoute, on se laisse gagner par la miousic qui nous donne envie de nous déhancher comme une catin au rabais, et on enjoy. Les plaisirs simples de la vie donnent le vertige, n'est-ce pas?

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