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De la débauche en milieu stagiaire

Publié le 12 septembre 2008 par Vinsh

Je suis donc devenu trop vieux pour me murger en semaine. A 23 ans, ce constat est des plus alarmants. Mais les faits sont là: depuis ce matin je ne suis bon à rien. Le vin, là d'où je viens, c'est culture. Mais quand on siffle de la piquette comme si c'était du lait, la culture, j'aime autant te dire qu'elle part à vau l'eau!
Bref, hier, c'était le pot de départ de la stagiaire doublement prénommée du troisième étage (tu vois pas de qui je parle? Normal, j'vais pas te dévoiler des identités au mépris de la vie privée de mes contemporains, non plus). En gros, donc, elle finit son stage ce soir et elle fêtait ça hier. Chez une autre stagiaire parce qu'on préfère squatter les appartements de plus de 12 mètres carrés. Enfants gâtés que nous sommes, on refuse de poser nos royaux postérieurs ailleurs que dans de l'haussmannien bon ton. On n'est pas des has-been.
Par contre on n'est pas non plus hyper civilisés, puisqu'au bout de deux verres, c'est limite si ça cherchait pas à jouer au jeu de la bouteille, tout ce beau monde. Nan mais oh, pensais-je, j'vais pas rouler des galoches à toutes ces greluches, moi! J'veux pas avoir du gloss collé sur le menton!
Comme il fallait bien s'occuper et favoriser les conversations, on s'est donc tournés vers le "j'ai déjà/j'ai jamais". Du coup, la soirée a manqué de dégénérer en Confessions intimes - le direct live (mais en plus trash). On en apprend de belles sur les primesautières jouvencelles qui stagisent aux autres étages. Du "J'ai déjà couché avec un prof" au "J'ai déjà pissé sur un pote" en passant par l'inévitable "J'ai fantasmé sur quelqu'un de la boîte", on découvre que n'est pas forcément pure et chatoyante celle que l'on croit.
La dénommée "Princesse pue-du-cul" risque ainsi d'être balancée à tout instant au sujet de son béguin contre-nature de stage. Les anecdotes de cul ont fusé, parce que bon, on a beau être civilisés à jeun, on ne se leurre pas non plus sur ce qu'on a envie d'entendre. J'entends au fond de la salle quelqu'un déclarer que de toute façon, je suinte la grelucherie lubrique... Tu as bien raison, petit! A part ça, le chevelu "Bichon" tient toujours aussi mal l'alcool et a salopé l'appartement de notre hôtesse. Pourtant, sa nouvelle coupe de cheveux nous laissait entrevoir une sociabilité nouvelle chez lui. Une excellente nouvelle, a priori, quand on sait qu'il est capable de mordre Princesse pue-du-cul en cas de contrariété alcoolisée! Mais le nouveau brushing n'a pas diminué sa muflerie, au bout du compte.
Le "Bichon" et son nouveau brushing
La pizza kébab (claaaasse!) a été descendue en trois minutes. Le cubi de rosé en à peine plus. Ma génitrice m'a appelé au beau milieu de ce chantier. Ma voix était "bizarre", paraît-il.Quand je suis rentré, mon germanique gallinacée m'a dit que je puais et m'a foutu sous la douche. "Autrement tu rentres pas dans le lit!!". Comme rentrer dans le lit était un peu mon seul objectif à cette heure (peu) avancée de la nuit, je me suis exécuté. Croyez-le ou non, ce matin en me levant, je puais ancore le tabac froid et la vinasse bon marché.
C'est épuisant, de fréquenter ce petit groupe. Je crois que je vais me chercher des potes stagiaires vieux, finalement.

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