Magazine Journal intime

La petite angoisse qui monte...

Publié le 16 octobre 2008 par Tazounette

C’est l’histoire d’un papa qui aime ses filles.
A sa façon. Déformation professionnelle oblige, il décide. Comme dans l'Armée. Et il est chef, en plus... C’était déjà vrai dans le temps. Aujourd’hui, il faudrait encore dire oui à ses décisions prises à l’emporte pièce sans qu’il ne mesure les conséquences de ses choix sur les filles…

 

Il ne les voit que trop rarement, je le sais bien. Et pourtant même si c’est rarement, les choses ne s’organisent jamais simplement.
Je n’ai les informations que quelques minutes avant qu’il n’arrive, toujours plus tard que l’heure prévue. Décalage de sommeil pour les filles et autres conséquences non pesées au préalable, puisque ce qui compte, c’est le maximum.

 

Le max de temps auprès d’elles et le max de stress pour tout le monde.

 

 J’essaie de faire mon max pour organiser les choses simplement en respectant le rythme des filles… Parce que respecter leur rythme c’est le meilleur moyen d’avoir le meilleur temps auprès d’elles, pour qu’elles soient à l’écoute, ouvertes, sereines et heureuses et en bonne santé, accessoirement...

 

Je m’évertue à le faire tous les week-ends, durant les vacances et en quelques jours tout est remué. Je sais que ce n’est pas si grave, que les filles s’adaptent et puis elles sont tellement heureuses.


Mais ce stress m’incombe. Ne rien pouvoir prévoir jamais, parce que le papa fait à l’arrache, prévoit tout à la dernière minute, puis re-change encore. Ca m’use. Et moi je me sens comme un pion. Et même si on se met d’accord, ça change.

 

Il a toujours agi comme ça, dans l’urgence et le monde autour de lui doit suivre à son rythme. 


Et pourtant je sais que je dois me détendre, ça ne sert à rien.
Les filles sont heureuses, les filles sont heureuses...

 

Ma maman me l’a sagement dit : « Ne te mets pas martel en tête, une fois qu’il a les filles, n’y pense plus ! Elles doivent s’adapter à une autre façon de faire, même si elle est moins réglée, ou moins dans le sens de ce qui doit être fait pour elles. Ca ne changera jamais, tu n’as donc qu’à accepter une bonne fois pour toutes les choses telles qu’elles sont : imprévisibles, à des heures indues parfois ! Mais pense à la joie de tes filles de cette surprise constante puisque connaissant la chose, tu ne leur en dis rien et qu’elles ont toute la dimension de la surprise quand il arrive »…

 

Je sais qu’elle a raison, alors pourquoi, pourquoi je n’arrive pas à m’y faire ?

 

Demain soir elles vont censées partir avec lui, je ne sais pas quand, comment, à quelle heure il arrivera. Je n’ai aucun élément. Je ne sais pas à quelle heure l’attendre. Si je devrais les coucher ou non…

 

Mon stress de cette venue augmente…

 

Cette intrusion dans mon monde qui est déjà une épreuve en soi… A chaque fois…


Il était prévu de faire différemment, nous étions censés nous retrouver à mi-chemin samedi matin. Et puis il a prétexté une soirée à Bruxelles pour asseoir sa venue, souhaitant que je l’héberge (sic)…

 

Impossible à envisager j’avais réservé une chambre d’hôtes. Non content de mon idée il m’a dit qu’il prendrait donc les filles vendredi soir… Pour aller à Center Parcs...

 

Rien de plus.

 

Et mon angoisse qui monte, qui monte à l’approche de ce demain soir


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