Cet aprèm, j’ai trouvé L’APPART, et ce uniquement grâce au destin : je passe dans une rue, je vois un très bel immeuble, j’aperçois un homme au portail, je lui demande s’il est agent immobilier, il me dit que oui, je lui demande s’il fait visiter, il me dit que oui, je visite, c’est tropmagnifiquetropbeautropchertropjolitropbien, je laisse un dossier.
Il y a :
- une cour intérieure dans laquelle je pourrais planter des petites fleurs jolies.
- Une méga cuisine dans laquelle je pourrais faire de méga gâteaux.
- Un évier vasque en inox trop classe – tellement classe qu’il est impossible d’y faire entrer une assiette – mais classe au demeurant.
- 890 euros de frais d’agence.
- UNE DOUCHE PLUIE : le pommeau de douche EST le plafond. Je meurs.
La patience ne faisant pas partie de mes qualités – pourtant très nombreuses, j’ai harcelé l’agent immobilier pour savoir si mon dossier avait été retenu … pour apprendre que l’appartement serait finalement destiné à quelqu’un d’autre.
Sentant les larmes me monter aux yeux, je me suis réfugiée dans le premier lieu qui m’ouvrait ses portes.
Le destin voulut que ce soit une boutique Séphora, et le hasard fit que je trouvai instantanément à mon bras un panier tout plein de trucs qui font des bulles pour le bain.
J'ai alors pris conscience de deux éléments fondamentaux dans la vie – la mienne, plus précisément :
Tout d’abord, que mes déceptions immobilières allaient encore être nombreuses.
Ensuite, que l’acquisition de trucs qui font des bulles pour le bain remontait mon moral d’une manière considérable.
C’est alors que je l’ai aperçue : la solution à mes problèmes, la réponse à mes questions, le réconfort de mes déceptions, le moyen d’accéder au bonheur.
Posée sur un présentoir semblable à un trône, auréolée par la lumière céleste des néons roses, elle s’offrait à moi dans toute sa grandeur :
la carte de fidélité Sephora.