Journal d'une stagiaire terriblement paresseuse et scandaleusement sous-payée n°1

Publié le 19 octobre 2007 par Sosprozac

 

Partant d’excellentes intentions et de réelles motivations professionnelles – je déconne – je m’étais jurée de ne pas utiliser Internet à des fins personnelles, et de ne mettre à jour mon blog qu’après obtention d’un appartement et d’un opérateur téléphonique.

 

 

Mais, en deux semaines, j’ai eu le temps de prendre pleinement conscience de la situation : d’après mes estimations, j’ai davantage de chances de remporter la super cagnotte d’euromillons que de trouver un appartement et un fournisseur Internet convenables.

Et une fois millionnaire, je me payerai un nègre.

Par conséquent, je ne pourrais pas vous faire profiter de ma fabuleuse expérience de stagiaire, ce qui serait, je vous l’assure, du gâchis.

 

 

J’ai donc décidé de rédiger mon journal de stagiaire.

Tout d’abord parce que le fait que cet exercice se rapproche quelque peu d’un rapport de stage – en plus marrant, et en plus vrai – me permet de déculpabiliser, et – surtout - parce que je m’emmerde comme un rat mort.

 

 

Jour 1.

 

 

Me voici donc, en parfaite working girl, la démarche dynamique, les épaules fièrement dressées, le regard assuré et le chignon serré, entrant triomphalement dans mon bureau personnel, et imposant ainsi le respect à mes nouveaux collègues.

Ma journée fut on ne peu plus enrichissante : je me suis délectée des lectures du prochain scénario de Woody Allen et d’un projet inédit et inachevé d’Alfred Hitchcock.

 

Je déconne.

 

En fait, j’ai pleuré pendant vingt minutes parce que je ne voulais pas me lever, ce qui a empiété sur mon temps de coiffage et de maquillage. Je suis donc partie, super moche et à la bourre, je me suis perdue, je boitai parce que c’était la première fois depuis cinq bons mois que je mettais des chaussures, je suis restée bloquée une demi heure dans l’ascenseur et j’ai lu un pilote de série truffé de fautes d’orthographe et ayant pour thème les maisons d’hôtes en Bretagne.

 

C’était pas très chouette.