Mahle(u)r*

Publié le 17 octobre 2008 par Spicynico

La troupe d'Angelin Preljocaj donne à Chaillot Blanche Neige, la dernière pièce du chorégraphe. Je vais m'abstenir de tout commentaire relatif à la danse (quand il y en a), qui mêle des trouvailles assez intéressantes à de longs moments d'ennui, pour dire pouquoi ce spectacle m'a été insoutenable.

Preljocaj reprend le mythe de Blanche Neige dans un ballet narratif/illustratif. C'est à dire qu'il a une trame, et qu'il colle dessus des extraits de symphonies de Mahler, non pas en s'inspirant de leur musique pour en créer un ballet (ce qui aurait été tout à fait possible, il aurait livré son interprétation de la musique), mais en utilisant la musique qui selon lui correspond au moment de l'histoire.

Mais la musique de Mahler est complexe, où la simplicité de la forme cache des strates de significations, d'ironie, de cynisme. Et on passe une heure cinquante à voir un ballet qui n'a rien à voir avec ce qui se joue dans la musique. Une heure cinquante de contre-sens, parce que la musique a été instrumentalisée. Les sept nains apparaissent joyeusement pendant qu'on entend une marche funèbre morbide, et ils jouent assis en rond en se tapant dans les mains sur une musique grinçante.

Evidemment, comme tout le monde s'y attendait, c'est sur l'adagietto de la Cinquième que le prince se jette par terre en nous faisant bien comprendre qu'il est désespéré.

Du grand n'importe quoi.

* oui je sais c'est approximatif et il y a une faute d'orthographe du coup.