J‘ai de la sympathie pour l’énergie éolienne [fr] beaucoup même. D’abord pour son principe, mais aussi pour l’esthétique de ces machines.
Je pense basiquement que le principe de l’éolien consiste à s’assurer une source d’énergie propre et renouvelable qui couvre tout ou partie de ses besoins en électricité. Et, qu’en raison de la nature non pérenne et non stockable de ladite production est garanti un tarif de revente des surplus de production fixé par avance.
J’imagine ainsi typiquement, et ce sans naïveté, le particulier avec une installation d’une dizaine de mètres, ou alors la commune avec deux ou trois éléments de plusieurs dizaines de mètres couvrant une partie des besoins de la collectivité.
Mais, il y a toujours un mais.
J’apprends que des voix s’élèvent contre les éoliennes [fr], qui seraient une supercherie d’un point de vue écologique et nuisibles en plus.
J’entend ou je lis, ici et là, que ces coléreux seraient à la solde de lobbies nucléaires et/ou pétroliers, et que sais-je encore et qu’il ne faudrait donc pas leur prêter attention.
Ce blog étant lui-même à la solde de mon immense égo sans pour autant que cela ne le discrédite complètement, je ne prêtre pas foi et décide d’approfondir un peu en leur compagnie (autrement dit sur leur site).
A première vue, les motifs de leur courroux sont divers et variés et me font plutôt l’effet d’une compilation d’arguments où chacun doit pouvoir trouver un point d’accord sans pour autant qu’une cohérence d’ensemble n’émerge vraiment. Les éoliennes c’est mal à tous points de vue, épicétou !
Il faut aller plus loin que cette première impression pour finalement comprendre que le problème n’est pas l’énergie éolienne, mais le comportement des acteurs de cette filière.
Résumons en quelques mots : l’éolien pragmatique [fr] (celui destiné à pourvoir les besoins en énergie du lieu de leur implantation) n’est en fait que portion congrue du parc éolien qui est en train de se développer au profit quasi exclusif d’un éolien purement financier qui ne vise qu’à alimenter le réseau à travers la revente directe de la totalité de sa production.
Pour se faire, des promoteurs privés construisent des parcs industriels constitués du nombre d’éoliennes nécessaires à la rentabilisation du site, et ce sans aucune autre considération que cet aspect financier.
(Il est d’ailleurs intéressant de parcourir les noms de ces promoteurs privés, pas forcément parmi les plus vertueux à notre connaissance).
Ils s’appuient ici sur les tarifs plus que favorables fixés pour le rachat de l’électricité produite dans les Zones de Développement Éolien [fr] (ZDE).
Il est à noter que ces parcs industriels génèrent de confortables revenus pour les collectivités locales par le biais de la taxe professionnelle, tandis que les propriétaires fonciers perçoivent des loyers fort opportuns.
Et c’est ainsi lorsque les considérations financières prévalent sur tout le reste, on en vient vite à faire tout et n’importe quoi et notamment à implanter des parcs de plus en plus grands pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de mâts, dans le mépris complet de l’environnement et des riverains.
Avec toutes les nuisances qui vont avec, car la concentration de tels mastodontes (environ un centaine de mètres de diamètre) ne saurait se faire sans induire de désagréments visuels ou sonores, voire autres.
Et voici à nouveau illustrés les risques qu’il y a à laisser les gougnafiers se ruer en masse pour être parmi les premiers à bénéficier de la manne financière, en les y encourageant même pour atteindre des objectifs chiffrés (Grenelle).
En somme, il y a un gros besoin de régulation, c’est bien ça ?