Magazine Journal intime

Au 8e jour

Publié le 17 octobre 2008 par Lephauste

Je ne sais pas vous mais moi franchement je vois pas ce qui inquiète tant ? La glaciation subite des terres en contact direct avec le trou de la sécu qui ... la pauvre,  est bien la dernière à sécuriser quoi que ce soit, rien de sérieux, nous avons choisit d'être solidaire avec le système bancaire. C'est une façon de voir les choses, pour le marchand d'oeillères s'en est même une juteuse; perso j'en ai bien une pair, bien bourrelée, léguée par un oncle sans illusions, mais elle me tombe du nez pendant les réunions de travail.

aller, au 8e jour je me suis dis que j'irai voir comment on s'en sortait à la surface. Et ce matin j'ai déverrouillé le sas. A vue de nez, l'agitation poussait encore les gens à se bousculer en tentant de s'éviter, ça pourvoyait en gaz divers tout son comptant de ciel poisseux; la ville était même en beauté, un air d'été 39 serpentait entre les croix, les croissants, les kipas; des groupes de jeunes gens affairés d'avenir radieux semblaient en rangs distincts selon le dress code arpenter les rues à la recherche de la couleur que leur dieu de chez Tati était censé détester. C'était drôle, mais ... tout le monde semblait suivre quelqu'un pour le compte d'un autre, dans l'ombre de la pourpre il se cachait et lui et quelques uns avaient l'air tout à fait décidés à nous prouver justement que nous nous devions de rester muets pendant la remise en place des étalages. Hormis cela, à grogner ils nous trouvaient tolérables. et nous les aimions de vivre à notre place, le cul sertit de soieries et le coeur bordé de poignards.

Je bouclais l'anti-vol à vélo dans l'accroche du sas, quand je n'étais pas au bunker 59, rue Mater Dolorosa, c'est comme ça que je faisais bien montrer qui c'était qui ... Et m'en fut à la recherche de quelqu'un à filer doux; mais rien ne s'y prêtait, non vraiment, je n'insistait que vaguement auprès d'une ou deux fleurs qui déhanchaient sur les Boulevards, à l'article de la morsure et de la main au panier mais cela n'y fit pas, je trouvais une terrasse, un guéridon, deux chaises paillées et personne à s'asseoir, gentiment hors de la fornication béate des machines parfaites et du combustible humain. Des wagons qu'il allait encore falloir, des nuits, du brouillard, des trains ... Pas un chat pas un rat avec qui grignoter quelques mauvaises nouvelles des relations palestino-palestiniennes. Je me posais donc, une fesse hors jeu, toujours un peu à pas vouloir déranger.

Garçon ! SVP ... Monsieur ? Un double, sans verre d'eau !

Mais monsieur voyez vous c'est que je ne suis pas là pour ça. Tout que vous me repérez en habit de pingouin, le liteau bien pendu à l'avant bras, le noeud pap à pinces,  je ne suis pas là où vous croyez. C'est que je suis capitaine du service civil armé; tenez remplissez moi ce formulaire et n'oubliez pas de signer ! vous allez voir du pays ! Et puis le café monsieur ! le café !!! Oui bien sûr nous en avons encore mais ... dans l'arrière boutique, en tout petits sachets individuels pour une seule personne, alors vous comprenez, un double sans verre d'eau ! Cela nous intrigue, la statistique en frémit, nos spécialistes vous étudient, des rapports sont en cours ... Mais signez ! Signez là ! Et vous emportez la tasse, la petite cuiller et ... la serviette en papier recyclé !

Rien n'avait changé, à peine remontant des quais une colonne de véhicules blindés se glissa dans l'embouteillage, c'était la ronde de 17  heures 15, les bambins en raffolaient et les nounous accrochaient aux afûts humanitaires de la protection sectorielle des populations, de légers rubans chargés des parfums acres de leur amour pour la patrie. C'était là aussi gai et frais comme une rengaine de Monique Morelli, une avant une après-guerre en suspens dans l'air d'Octobre. Je rentrais rue Mater.

Non vraiment, rien avait changé mais tout de même,  j'aurai bien pris un double ! Enfin,  quitte à s'extraire je veux dire ...


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