Avez vous lu Céline ? Non ? Pas même ce texte qui sous la forme d'une pièce de théâtre nous parle, dans les années trente du siècle dernier, d'une étrange société que Céline nomme "l'église" ? alors là ! je me retire, je me gomme, je me détache, je m'efface et courbettes vous renvois à vos magazines farcis de conseils pour bien acheter et mieux encore vous vendre au premier numéro de carte bleue venu : Il m'invite au restaurant, dois-je apporter mon chéquier ? La cotation en bourse de votre herpès ? Des réponses à vos questions !
Une gouvernance mondiale via l'ONU qui jamais n'a su faire respecter une de ses résolutions aux ex pays riches, ses souteneurs, qui envoie des troupes de ci de là afin qu'elles soient les garantes de la bonne marche du pillage et des conflits larvés, qui se réunit pour ne jamais évoquer le vrai et le prioritaire, la sauvegarde des faibles vivant sans en tirer profit sur ce qui nous entretient dans l'illusion libertaire de la consommation de masse ... voilà ce que l'on nous propose d'adorer bientôt, demain. Quand tout nous aura été confisqué des moyens de commercer entre nous, aimable commerce des êtres et des esprits, sans que soit échangées entre nous de ces fausses monnaies vaticanes. Monnaie de singe usée par l'intérêt bien compris, nous aurons à adorer comme dans "l'église" de mon médecin de famille, l'ONU nous sauvant de la fosse à purin dans laquelle nous nageons d'étrons en nappe de lymphe à la recherche de nos enfants incendiés pour faire un peu de lumière dans la nuit qui commence.
A force de nous secouer la fibre, de nous avachir la matière grise, ils finiront par faire de nous des démocrates à la mode Staline ! Voilà ce que je me disais ce matin alors que l'aube n'en était pas encore à me chier sur les genoux pendant que je la berçais afin qu'elle ne mette pas bas le cauchemar émotique final (l'émotique est la science de la bonne secousse ! quand vous aurez lu "l'église" vous pouvez toujours aussi lire un peu de Naomi Klein : "la stratégie du choc".). Je m'étais un peu avant que l'aube ne geigne, prise dans une suée apocalyptique, mis en tête d'opérer ma deuxième sortie, via le sas, dans le monde d'après. On annonçait au poste qu'une grande distribution d'indulgences allait avoir lieu. Il m'en manquait dix pour pouvoir acheter un paquet de tabac et comme la moitié d'un paquet de tabac équivalait selon le cours du crash 40, à trois douches au centre culturel, je m'étais dit que pour un dimanche, avant d'aller au marché aux voleurs, je me pomponnerai bien un peu. C'est donc "dans la serviette qui me servait de pagne et l'savon à la main" que je franchis nu les derniers échelons de l'escalier de poudreuse et que je rejoignis sur le trottoir du boulevard, la cohorte de ceux qui à genoux priaient dans les vapeurs amères du Viandox TM pour que le gouvernement fit au plus vite quelque chose.
Faites quelque chose facteur Rhésus !
Et je me mis à prier aussi ... Pas l'ONU ! Oh non pas l'ONU ! pour un paquet de tabac que ne ferions nous pas !