En Ethiopie comme ailleurs, c’est l’insuffisance de l’enseignement artistique qui provoquent les départs. Certains artistes s’installent en France ou en Angleterre, suivent un cursus à la Slade School of Fine Art de Londres ou à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Mais la majorité prend le chemin des universités américaines pour suivre des études de 3ème cycle ou pour y enseigner.
Si le phénomène n’est certes pas unique en Afrique, le choix de l’exil que font bon nombre d’artistes éthiopiens à partir des années 60 explique en grande partie non seulement la rareté des artistes éthiopiens sur la scène artistique européenne, mais surtout l’évolution d’un art qui s’est nourri des expériences d’exil et de retour, d’un mouvement d’éloignement et de rapprochement, de va-et-vient constants.
Le peintre éthiopien Skunder Boghossian a joué dans ce mouvement diasporique un rôle fondamental.
La naissance d’un art “éthiopien” moderne est directement lié à ce contexte universitaire.
Mais il est à rapprocher aussi du parcours personnel de Skunder Boghossian. Ce dernier en effet, lors de ses études à l’ENSBA de Paris puis à Londres, dans les années 60, côtoie Wilfredo Lam (1902-1982), peintre d’origine cubaine installé en France et qui possède un atelier à Paris dès les années 40, avec lequel il fréquente un groupe parisien d’intellectuels qui s’intéressent à un “projet littéraire transculturel de la négritude” et au surréalisme.
Skunder Boghossian
Black Emblem, Oil on canvas, 1969
Skunder Boghossian
Night Flight of dread and delight, 1964
NJ
(à suivre)
En savoir plus: voir Galerie Skunder Boghossian sur icipalabre.com
Sources:
http://www.adeiao.org/
http://www.contempafricanart.com/index.html
Musée National d’Addis Abeba