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Oreilles à l'écoute

Publié le 21 octobre 2008 par Pat La Fourmi

APF: ces oreilles à l'écoute

Parmi le copieux programme des Journées poivre et sel, un temps est consacré demain à un sujet dont on parle peu : « handicaps et avancées dans l'âge : accompagnements et droits ». En filigrane, pointent ici les thèmes de l'autonomie et du bien-être, sur lesquels insiste Annie Dudit, membre de l'association des paralysés de France et présidente d'un collectif regroupant 13 associations accueillant des personnes et leurs proches en situation de handicaps ou atteintes de maladies invalidantes.

À la base, il y a ce constat : certains proches de ces gens affaiblis se débrouillent seuls pour les aider, jusqu'à épuisement. « Ces personnes estiment que toute la misère du monde s'est abattue sur leurs épaules et ne veulent pas être aidées », déplore la présidente. Seulement, quand l'aidant est hospitalisé par exemple, la personne handicapée doit quitter son logement. D'où une perte de repères et une régression de sa santé.

L'exemple de Laurence.

Oreilles à l'écoute
Or, les membres des associations de soutien et d'entraide frappent aux bonnes portes. Et anticipent. Comme Laurence Tarade. À tout juste 40 ans, cette pétillante habitante de Saint-Georges-des-Coteaux a rencontré Annie Dudit, lors du Village des associations, un beau jour de septembre 2007. Atteinte de sclérose en plaques depuis « neuf ans et demi », elle a très vite demandé des conseils au sujet de cette maladie évolutive. Puis plus rien. Une situation très courante, estime Annie Dudit. « Beaucoup refusent de se faire aider et préfèrent rester dans le milieu des valides afin de ne pas avoir à affronter le reflet de personnes en situation de handicap ». Dans le cas de Laurence, c'est une conjonction de facteurs qui a modifié son regard : la cessation d'une activité salariée, un déménagement de la région parisienne. Et cette maladie évolutive qui la diminue.

Depuis un an, Laurence a intégré un groupe de parole, reçu une aide pour monter un dossier auprès de la maison départementale des personnes handicapées permettant d'aménager sa maison.

Son environnement a énormément changé. Alors qu'elle vivait recluse à Paris, Laurence a de nouveau une vie sociale. « Je me sens bien avec l'APF, on peut s'exprimer. Je retrouve des gens avec lesquels je me sens des points communs. Du coup, on avance... même si ce n'est pas toujours sur deux jambes ! », sourit-elle.

« Il faut plein de Laurence », complète Annie.

Auteur : David Briand dans Sud-Ouest.com


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