On ne prête qu’aux riches

La direction de la Redoute vient d’annoncer en comité d’entreprise la suppression de 672 emplois d’ici quatre ans. La Redoute emploie environ 5000 personnes, elle prévoit de supprimer 151 emplois au siège de Roubaix, ainsi que les 81 “points de contact” avec la clientèle (3 dans la métropole). Le leader de la VPC explique que la vente à distance traditionnelle est en déclin, que la tendance est à la baisse des prix (?), et que le développement du web ne compense pas encore cet effritement.

On imagine ce que les salariés de la Redoute doivent ressentir en ces heures douloureuses et pleines de doutes.

Je crois nécessaire de rappeler que La Redoute fait partie du groupe “PPR” de François Pinault, l’homme le plus riche de France, 25^e fortune européenne, propriétaire par ailleurs de la Fnac, de Conforama, de Puma, du Point, actionnaire de Bouygues, très intéressé en ce moment par Aéroport de Paris, j’en passe.

Ce fils de maçon, titulaire du seul certificat d’études, aime l’art contemporain. On a pu voir une “petite” partie de sa collection personnelle au Tri postal à Lille en 2007. Mais quand on est riche, on ne fait pas les choses à moitié. Le mécène s’est donc payé la prestigieuse maison d’enchère britannique Christie’s. Il souhaitait installer son butin sur l’île Seguin, point de départ des usines Renault à Boulogne-Billancourt. Cela traînait un peu à son goût ; monsieur a donc décidé de partir… à Venise, où il s’est offert le Palazzo Grassi, plus l’ancienne douane, par souci de place.

Monsieur est aussi propriétaire du Stade rennais et de… Chateau-Latour. Il a transmis les rênes d’une partie de son empire à son fils, François-Henri, l’ex de Salma Hayek.

On comprend mieux ainsi l’empressement qu’il a à boucler ses fins de mois et à surprendre jusqu’à René Vandierendonck, le maire de Roubaix, qui se demande aujourd’hui à quelle sauce la VPC va t-elle être mangée.