En ce moment, les merdouilles du quotidien s'abattent sur moi comme la police sur les peaux basanées.
Je viens consécutivement d'échapper à un diagnostic d'hépatite A ou de dengue, de me faire sermonner par mon chef sur le respect de la hiérarchie, d'autoriser le propriétaire de l'appartement à casser toute notre salle de bain pour réparer une fuite, de ne pas tuer le propriétaire qui n'a finalement pas trouvé d'alternative pour que nous gardions l'accès à une douche (appartement inoccupé, chambre d'hôtel,...), de ne pas égorger le plombier qui tente d'enfouir l'appartement sous la poussière et a des notions pour le moins étonnantes du nettoyage, basées sur une méconnaissance totale du concept d'aspirateur, et sur le récurage des toilettes avec l'éponge que nous utilisons pour faire la vaisselle.
Bref, j'en ai des excuses pour ne pas bloguer régulièrement, pas vrai ?
Mais quand même, j'ai lancé un grand jeu-concours de devinette du genre de l'alien, avec un formidable enjeu puisque celui/celle qui gagne aura le droit de m'accueillir chez lui/elle pour que je prenne une douche (merci aux non-parisiens de fournir le billet de train).
Nous avions donc 4 possibilités : masculin - féminin - dauphin ou extra terrestre asexué.
Un dauphin ça aurait été plaisant côté nuisances sonores je trouve. Évidemment il aurait fallu déménager un peu plus près de la mer. Ou de la Seine. Ou de la piscine municipale. Parce que vivre dans la baignoire de notre salle de bain qui fait au bas mot un mètre carré, ça me semble difficile à gérer quand même, à terme.
M'enfin, contre toute attente et en dépit des premiers clichés de l'alien, ce n'est pas un dauphin.
Un extra-terrestre asexué ? Ma foi, je reconnais que pour éviter de reproduire des schémas familiaux désagréables, ou éviter d'avoir à gérer des préoccupations sexuelles, c'eût été une solution innovante. Bien sûr, se faire surnommer E.T. et entendre toute son enfance "téléphone - maison" (les enfants peuvent être tellement cruels), ça ne laissait rien présager de bon pour l'adolescence, ni pour le budget psy à prévoir (non mais vous savez combien coûte de 10 ans de psychothérapie ?)...
Et encore, ça c'était si on avait eu l'option "gentil extra-terrestre". Parce qu'on aurait aussi bien pu tomber sur la version de Sigourney Weaver, et alors là, je vous dis pas le bazar dans la maison, les ravages de la bave acide sur le plancher, la caution qu'on ne récupérera jamais, etc etc. Et on sait ce que c'est de procréer, hein, c'est un peu la roulette russe, allez savoir sur quel genre de progéniture vous aller tomber.
Mais figurez vous que malgré ce que laissaient entrevoir les seconds clichés de l'alien, malgré cette manière un peu cavalière de squatter un ventre puis de tenter de le déchirer en le rouant de coups, l'alien n'est pas vraiment un alien.
Restaient donc deux possibilités : fille ou garçon.
Je sais, moi aussi, cette banalité m'afflige, mais que voulez vous, les enfants sont si conformistes jusqu'à leurs 18 ans (à moins que ce soit jusqu'à leurs 25 ans ?)(ah, on me dit que pour certains c'est toute la vie).
Croyez moi qu'avec Mr PetiteGraine, on a dû y réfléchir aux avantages et aux inconvénients d'une fille ou d'un garçon, vu le nombre de questions qu'on nous a posées sur nos préférences.
A la base moi je voulais un dauphin, alors bon, j'ai dû me creuser les méninges.
Une fille, c'est bien, parce qu'on peut lui mettre des robes cro-cro mignones, ce qui permet de jouer à la poupée sans avoir l'air de frôler la sénilité regressante.
Et puis une fille, je connais, tu vois, parce qu'il n'y a que ça dans ma famille (à part mon père of course)(car oui, je sais qu'il faut des gamètes masculines pour faire un bébé).
C'est rassurant du coup. Je sais déjà à quel âge il faudra gérer la rositude, la paillettitude, la sentimentalitude, la conconitude, et puis évidemment, la période bénie de l'adolescence, pendant laquelle le seul fait de se trouver dans la même pièce que sa mère devient crispant. (J'ai pas dit que c'était parfait, j'ai dit que je connaissais. Nuance)
Un garçon, c'est bien, c'est un peu l'aventure pour moi.
Je sais à peu près gérer le garçon à partir de 20 ans, mais avant, ben c'est mystère et boule de gomme. D'après ce que je vois autour de moi, on passe d'une passion dévorante pour les petites voitures (ça, c'est gérable), à une passion dévorante pour son petit zizi (qui paraît il n'est pas si petit que ça au tout début, d'ailleurs). Là, je ne gère pas du tout en revanche.
Mon expérience personnelle des garçons, certes plutôt basée sur les méthodes destinées à les amener dans mon lit, m'a toutefois permis d'entrevoir les énormes enjeux de la relation mère-fils.
Finalement, l'avantage d'un garçon, c'est donc surtout d'avoir le pouvoir d'en faire un éternel bébé amoureux de sa mère toute sa vie et qui ne regardera jamais jamais jamais les autres filles. Ça me semble bien, ça, tient.
Ok, va pour le garçon.
Bravo Marie ! Je prends ma serviette, mon gel douche, et j'arriiiiiiive !