Du début à la fin

Mantegna : La Présentation au Temple, vers 1460. Staatliche Museen, Berlin.
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Il existe une différence fondamentale entre un tableau, un livre et un morceau de musique. Quand on voit un tableau, quand on le regarde, quand on le contemple, on le voit d’emblée en entier. Bien sûr, on ne capte pas tout au premier regard, on va y passer un certain temps, puis scruter les détails, examiner les plans, appréhender la matière. Mais en un sens, du premier coup d’œil, on a eu quand même une vision complète, en tout cas globale de l’œuvre, et c’est cela d’ailleurs qui nous a (ou pas) accrochés, donné envie d’aller plus loin dans l’exploration. Tandis qu’un livre (que ce soit un sonnet ou un roman-fleuve), ou un morceau de musique (que ce soit une chanson de 3 minutes 30 ou un concerto ou une symphonie qui dure 30 fois plus longtemps), il n’y a rien à faire, il faut commencer à un bout et finir à l’autre, et même si on choisit une lecture (ou une écoute) aléatoire, où on commence au milieu et on avance en zig-zag, on avance forcément progressivement, rien ne peut faire qu’on perçoive d’un seul coup l’ensemble. Me voilà bien embarrassée maintenant, parce que je sens bien que c’est une différence majeure – à l’avantage de la peinture – mais je ne vois pas trop où ça nous mène…

Fuligineuse