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J’ai mis en lien le blog de Jean Gadrey , un économiste particulièrement avisé qui officie à l’université de Lille 1. Le 13 octobre dernier, en plein dévissage des indices boursiers, il mettait en évidence qu’en 20 ans, la Bourse française, mais aussi les grandes places financières mondiales, n’ont pas été avares avec les titulaires de portefeuilles en action : + 120 %, en tenant compte de l’inflation et de l’évolution de ce fameux portefeuille. Pendant ce temps, le salaire moyen d’un Français à temps complet a évolué de… 15% à franc constant !
Je rapproche cela d’une anecdote racontée au même moment par Hugues Beaudouin , autre Lillois, correspondant à Bruxelles de LCI : “C’était il y a quelques jours à Bordeaux lors du conseil européen des ministres du développement, présidé par le ministre français Alain Joyandet. On y discute aide au développement. Contrairement aux habitudes, les quelques journalistes présents peuvent assister aux débats entre les ministres. Il s’agit de trouver quelques malheureux petits milliards d’euros pour l’Afrique. Bataille de chiffonniers entre les ministres. La parole est très libre et Louis Michel, commissaire européen au développement s’emporte, ne supportant plus la pingrerie des Etats membres. Il est suivi par Jean-Louis Schiltz, le ministre luxembourgeois au développement, “on est en train de dépenser des milliards pour soutenir le système financier et on se bat ici pour trouver un peu d’argent pour l’Afrique, c’est indécent cette attitude, chers collègues”. Malaise dans la salle, et c’est alors que le président du conseil, le français Alain Joyandet, se souvient qu’il y a des journalistes dans la salle. “On me dit que la presse est là, je l’invite à quitter les lieux”. Comme cela, les ministres pourront toujours dire qu’il y a eu accord unanime et enthousiaste, avec un débat fructueux, sur les propositions de la présidence.”
Quand on vous dit que pendant la crise, le cynisme continue…