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Superbes loosers

Publié le 26 octobre 2008 par Fuligineuse

Bis repetita : je n’ai pas beaucoup d’attirance pour le western, en général, mais il y a des exceptions. En l’occurrence Appaloosa, le nouveau film de et avec Ed Harris (dont j’avais beaucoup aimé le film sur Jackson Pollock en 2003). Et ce qui m’a amenée à le choisir, c’est assurément ses interprètes, trois hommes que je place bien haut dans mon palmarès personnel : outre Ed Harris lui-même, Jeremy Irons et Viggo Mortensen (qui était tellement impressionnant dans Les Promesses de l'ombre de Cronenberg)…

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Le synopsis (d’après Allociné) : Au Nouveau-Mexique, en pleine conquête de l'Ouest, la petite ville minière d'Appaloosa vit sous la domination du tout-puissant Randall Bragg (Jeremy Irons) et de ses hommes, qui n'ont pas hésité à éliminer le shérif. Pour mettre fin au règne de la terreur, la communauté fait appel au marshal Virgil Cole (Ed Harris) et à son adjoint, Everett Hitch (Viggo Mortensen), réputés pour avoir ramené la paix et la justice dans des villes où plus aucune loi n'avait cours. Pourtant, cette fois, Cole et Hitch vont se heurter à un adversaire d'une autre dimension. L'apparition d'Allison French, une séduisante veuve, va aussi mettre leur duo à l'épreuve.

Ainsi résumé, il semble qu’on ait affaire à une histoire de western tout à fait classique. Mais tout l’intérêt du film est une question de style : il est dans la manière de le traiter, manière détournée, décalée comme le dit le critique du Monde. L’humour souvent, le deuxième degré parfois, les digressions sur des questions de vocabulaire (Cole a souvent recours à Hitch pour se faire préciser le sens d’un mot ou, inversement, trouver le mot juste…) nous emmènent loin du point de départ. Même si, en fin finale, on retrouve les canons du western : le héros qui s’en va seul dans le soleil couchant, a poor and lonesome cow-boy…

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Ed Harris en nouveau Clint Eastwood...

La genèse d'Appaloosa est née de la lecture par Ed Harris d’un roman de Robert B. Parker, qu'il raconte ainsi : "J'ai été immédiatement séduit par la relation entre Cole et Hitch. Dès les premiers chapitres, j'ai adoré les dialogues et je me suis passionné pour leur amitié. Ce sont deux durs à cuire qui ont chevauché ensemble pendant plus de douze ans et qui se connaissent par coeur. Ils n'ont pas besoin de beaucoup parler pour s'expliquer ; ils se comprennent à demi-mot, d'instinct. Ils sont bien l'un avec l'autre et se respectent énormément. Et puis, lorsqu'ils sont ensemble, ces deux-là ont un sens de l'humour exceptionnel."

Ajoutez de belles images, les superbes paysages des environs de Santa Fe, l’interprétation absolument impeccable des trois personnages principaux (et allez, bon, même Renée Zellweger n’est pas mauvaise…) et vous comprendrez que je vous recommande d’aller voir le film. Ed Harris, dans le rôle de Virgil Cole, avec son chapeau noir et son visage impassible, se compose un personnage qui se rapproche, à mon sens, de ceux joués par Clint Eastwood dans son époque western.

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Viggo Mortensen, le plus mystérieux de tous...

J’ai cherché l’origine du titre. Pour moi la sonorité du mot « Appaloosa » évoquait à la fois un nom amérindien, et le mot anglais de looser, le perdant. Tous les héros du film sont de superbes perdants, à commencer par Virgil Cole, qui se retrouve à la fin handicapé suite à une blessure au genou (interprétation freudienne en option). Mais les Indiens ne sont pas loin. Selon ma chère Wikipedia, les Appaloosas sont une race de chevaux sélectionnés par les Indiens Nez-Percés, de leur vrai nom les Nimi'ipuu (les gens). Ils tirent leur nom de la rivière Palouse près de laquelle vivait la tribu. Au début du 19e siècle, les Nimi'ipuu occupaient un territoire d'environ 69 000 km², couvrant une partie des États de Washington, de l'Oregon et de l’Idaho, une zone qui englobait les bassins de la Clearwater et de la Snake River. Les Nimi'ipuu, comme beaucoup d’Amérindiens de l’Ouest et du centre des États-Unis, étaient des nomades qui déplaçaient leurs campements en fonction des saisons, pour s’établir là où la nourriture était la plus abondante. Ces migrations suivaient des itinéraires habituels, d'établissements semi-permanents l’hiver à des camps temporaires, plantés le plus souvent aux mêmes endroits, d’année en année. Ils allaient ainsi jusqu’aux Grandes Plaines à bisons, à l’Est, pour chasser et pêcher.


Fuligineuse

Images Allociné


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