Dîtes donc, les jeunes, c’est pas pour vous accuser d’être prévisibles ni rien, mais bon, je remarque que dès que je fais un post "Le … du jour", bah je me fais systématiquement engueuler par le lectorat en transe ! Moi je dis stop !
On est lundi, il est bientôt midi, et je devais ramasser les copies. Qui qu’à mis sa tête sur les nichons de Madonna ou sur une robe faussement griffée, je le demande ?? Ouais, que dalle, je sais pas ce que je vais faire de vous, mais je vais finir par vous envoyer chez Violette, moi ! Vous allez voir si on peut lui parler comme ça, à elle ! Non mais…
Bref, ne nous attardons pas. Donc, comme vous l’avez compris, ce week-end je partais à Bordeaux, histoire de passer environ 46 heures avec le germanique gallinacée que, mine de rien, je n’avais pas vu depuis cinq semaines. Z’avez déjà essayé les relations à distance ? Non ?... Bon, bah évitez, hein. Ça a bien un petit charme romantique, mais c’est quand même frustrant avant toute chose. Se dire au revoir sur les quais de gare et ruminer dans le train, se voir une fois par mois, converser au téléphone = pas très glop. Alors oui, il y a les moments de retrouvailles qui sont géniaux, mais en définitive (et cela n’engage que moi, hein), heureusement qu’il existe une (lointaine) perspective de vivre un jour tous les deux dans la même ville. Bon, on sait toujours pas quand ni où, mais on y croit.
Le germanique gallinacée vit actuellement en colocation avec une jeune québécoise tout à fait charmante (quoique légèrement niaise) (en même temps elle est peut-être simplement timide, la pauvre, je ne l’ai vu que deux fois) (dont une fois où elle est tombée sur moi à poil dans le lit du germanique gallinacée) (passons).
Depuis quelques mois, comme lui, j’expérimente la vie en colocation, et je découvre mes manies, habitudes de vieux garçon, maniaqueries, et intolérances diverses. Cette semaine, justement, ma co-loque est en vacances (parce que oui, elle en a, elle) et je ressens une joie guillerette à me retrouver seul dans l’appartement, me laissant aller à mon mode de vie nonchalant de célibataire (que le germanique gallinacée a tant de mal à maîtriser). Il m’arrive de penser que je suis un monstre sociopathe fait pour vivre seul. Ce en quoi j’ai parfaitement raison, d’ailleurs, et il sera un de ces jours préférable pour tout le monde que je reprenne la vie en solo (et en clapier de 12m2 accessoirement).
Mais l’observation toute ethnologique que j’ai faite ce week-end de la cohabitation entre le germanique gallinacée et la primesautière québécoise m’a en quelque sorte rassuré. En effet, nul besoin d’être un monstre pour révéler ses mauvais côtés au quotidien. Par certains aspects, c’est tout comme chez nous (moi et ma co-loque, j’entends) : mêmes emplois du temps dépareillés, mêmes difficultés à se croiser dans l’appart’ (parfois ça fait du bien à tout le monde aussi), même lutte silencieuse au premier qui se décidera à allumer le chauffage (passant ainsi pour un gros consumériste inconscient de la valeur de l'argent en ces temps de crise), faire la vaisselle ou sortir la poubelle, mêmes divergences sur les habitudes de consommation, mêmes petits jugements dissimulés derrière les remarques anodines du quotidien…
Dès lors, je suis paumé et me demande si le concept de la vie en colocation n’est pas une vaste boutade qui nous a été vendue avec cynisme par Friends et ses suites plus ou moins logiques du genre L’Auberge Espagnole. Le but aurait été de nous vendre un mode de vie supposé marrant quand dans les faits personne n'aime se faire engueuler pour trois yaourts périmés dans le frigo, nous conduisant ainsi à devenir des asociaux qui reculeront devant les riantes perspectives de la vie familiales (lorsque, inévitablement, elles se présenteront à notre esprit à l'approche de la trentaine) (ou pas) ?
A moins que la vraie réponse ne soit dans le nombre ? 1 c’est bien, 2 c’est lutte et négociation en permanence, et plus c’est le bordel mais tout le monde y trouve son compte ?
Au bout du compte, je me rends compte que j'ai encore de la marge de progression, en termes d'égoïsme, avant d'être capable d'envisager la vraie vie commune. C'est utile, en un sens. La colocation, en fait, c'est un peu l'entraînement du djeunz' avant d'envisager de sauter le pas avec bobonne (ou bobon?), non ?
Bon, c’est pas ici qu’on va trouver la solution à ces questionnements philosophiques, hein, alors on retiendra surtout que l’événement du week-end, c’est quand même la coloc’ du germanique gallinacée qui passe devant la porte de la chambre et qui me voit fort dévêtu sur le lit, ce qui est embarrassant des deux côtés (mais surtout elle, en fait). Bon, si elle n’avait pas compris que je sortais avec le germanique gallinacée (et apparemment, non, elle n’avait pas compris), bah maintenant elle sait à quoi s’en tenir. Mouarf.