Alemtuzumab Vs Interféron-béta dans la SEP précoce.
L'alemtuzumab est un anticorps monoclonal qui cible une molécule présente sur les lymphocytes et les monocytes. Ce traitement est fortement immunosuppresseur
puisqu'il permet de détruire les lymphocytes T et module le répertoire des lymphocytes mémoire. Le système immunitaire est alors fortement affaibli.
Ce traitement est à l'essai depuis 1991. Il a d'abord été testé dans les formes secondairement progressives où il a suggéré un effet sur les poussées mais nullement sur la progression du
handicap.
Les essais cliniques ont été interrompus à plusieurs reprises en raison d'effets secondaires graves, certains
entrainant le décès du patient.
L'étude de phase II qui est présentée dans cet article a été menée chez 334 patients atteints de SEP rémittente. Elle s'est déroulée sur 3 ans. Les critères d'inclusion étaient : un début de
la maladie depuis moins de 3 ans ; au moins 2 poussées au cours des 2 dernières années ; un EDSS inférieur ou égal à 3 (échelle de handicap allant de 0 à 10 ; 0 = aucun
handicap); au moins une lésion active en IRM. La prise antérieure d'un traitement était un critère d'exclusion. L'ensemble des patients a été divisé en 3 groupes équivalents : 2 recevaient
l'Alemtuzumab à raison de 12mg ou 24 mg par jour ; l'autre groupe recevait l'interféron béta.
L'essai clinique a du être interrompu entre Septembre 2005 et Mai 2007, en raison d'effets secondaires graves (dont un décès) observés chez les patients sous alemtuzumab. Ainsi, certains patients
sous alemtuzumab n'ont pu terminer l'étude. Les résultats observés sur l'efficacité du traitement sont similaires dans les 2 groupes à 12 ou 24 mg par jour d'alemtuzumab.
Les résultats suggèrent que l'alemtuzumab a une efficacité supérieure à l'interféron béta sur les poussées et la progression du handicap s'il est initié au début de la maladie. Cependant sa
prise entraine une diminution rapide des lymphocytes après le début du traitement et des effets secondaires très importants.
D'autres essais sont donc nécessaires pour évaluer l'efficacité versus la toxicité de ce traitement. Notamment, il sera primordial d'évaluer le bénéficie/risque
avant de le proposer à de jeunes personnes qui viennent d'être diagnostiquées.
The CAMMS223 Trial Investigateurs, International.
The New England Journal of Medicine, Octobre 2008.