V comme vengeance II

Publié le 25 octobre 2008 par Radiored
Pourquoi en parler encore ? Parce que j'ai décidé d'en faire une trilogie, comme Le Seigneur des Anneaux, la Guerre des Etoiles (les vrais films), Matrix ou Terminator.
Quelqu'un m'a dit un jour : " toutes les grandes oeuvres marchent par trois, si t'es pas foutu de comprendre çà je te dis merde" .
Bon, je ne trouve pas que çà soit une super citation, mais elle est à propos c'est déjà çà.

Tout d'abord, je pense qu'il ne faut pas accabler celles et ceux pour qui la vengeance est un sentiment connu et persistant, et reconnaître leurs circonstances atténuantes.
Tous nos principaux héros et mythes modernes ont pour théme la vengeance.

La  vengeance est un thème qui attire le chaland.
Au cinéma, depuis les western spaghetti en passant par la science fiction ou même dans La Mariée était en blanc de Truffaut, c'est un thème qui fascine.
On se précipite au cinéma voir Kill Bill, on disserte sur Hamlet, mais au final, quand on rentre chez soi et on s'estime au-dessus de tout çà.

Pourquoi ? Est-ce parce que la vengeance est considérée comme un sentiment primaire ? Et tous les sentiments ou toutes les attitudes qui nous rappellent notre animalité sont-ils mal vus ?

" En décembre 2000, le journal saoudien Al Riyadh a rapporté qu'un groupe de babouins hamadryas s'étaient embusqués sur le bord de la route pendant trois jours afin de lapider un automobiliste, qui avait précédemment écrasé un des membres du groupe de singes."

Pourtant la vengeance, pour être appréciée, se doit d'être un minimum réfléchie, élaborée, voir subtile, et ce n'est pas une caractéristique que l'on prête facilement aux animaux, toutes leurs réactions étant dictées, d'après nous, par des instincts/besoins ou pulsions dénués de réflexions ou sentiments, à l'inverse des hommes.

La vengeance est aussi perçue comme quelque chose d'abaissant, d'avilissant. Ça n'en vaut pas la peine, c'est inutile, on est au dessus de tout çà, c'est un manque d'intelligence, etc...
Comme si ce sentiment pourtant analysé et qui nous sert à faire pleins d'histoires passionnantes, comme si ce sentiment était quelque chose devenu lointain pour nous, un vieux trucs comme les dinosaures ou comme Phil Collins, on sait que çà a existé par le passé, on est curieux, mais au final cela nous est devenu complètement étranger.

On va voir toutes ces histoires au cinéma comme pour se faire peur, et exorciser ce vieux truc qui n'existe plus dans nos vies.



La vengeance est tout simplement l'opposée de l'autre grand mythe de notre société actuelle, le "Héros Moderne".

Qui est le Héro Moderne ? Quelqu'un qui contrôle sa vie et quelqu'un qui ne souffre jamais.
On lit des articles dans les magasines, pour apprendre à devenir ce héros moderne.

La vengeance nous fais chier tout simplement parcequ'elle nous oblige a admettre qu'on souffre ou qu'on a souffert. Elle nous force à voir qu'on est pas cette personne si au top qu'on s'imaginait être, qu'on ne contrôle rien, qu'on a été à la merci de quelqu'un, et que cette personne nous a fait mal.


Et çà, c'est vu comme la pire faiblesse de nos sociétés moderne.

Pour se donner l'illusion d'être fort, il suffit de ne pas s'attacher, et surtout de faire semblant que rien ne nous touche.
Par la même occasion, cela nous permettra de décomplexer et d'ignorer aussi le sentiment de vengeance que nos actes pourraient produire autour de nous : " n'y vois rien de personnel surtout  !"

Mais ce raisonnement est faux. Ce mythe du héro moderne et urbain n'existe pas.

Quand on en prend conscience, il reste quoi ? La vengeance.

Réfléchissez-y.

Au moment où j'écris ces lignes, peut être qu'un revolver change de main dans l'arrière salle d'un bar.
Peut être que mon nom est gravé sur une des balles.

Au moment où j'écris ces lignes, peut être que quelqu'un fonce au volant d'une vieille cadillac dans ta direction, lecteur et lectrice, et peut être que ton prénom est noté sur un petit carnet dans la boite à gant de la voiture, en dessous d'autres prénoms, barrés d'un grand trait de feutre...


A suivre...