Magazine Journal intime

Un pt'it goût de revenez-y

Publié le 30 octobre 2008 par Emanu124

Il y a certains jours où je me dit que malgré mon âge avancé - voire cacochyme aux yeux de certains bébés bloggeurs - je suis encore super in the move...

Sans vouloir me lancer de fleurs..

Et puis si, tant pis, je me les lance, sinon qui le fera...

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Un sujet m'était récemment venu à l'esprit, et le journal Gala m'a grillé la politesse en publiant un article pile-poil sur le dit sujet aujourd'hui.

Le point de départ : la réouverture du Palace - lieu mythique des nuits parisiennes dans les années 70-80 - restauré et rendu à sa vocation originelle : un théâtre, désormais consacré aux spectacles des comiques et autres stand-ups. C'est Valérie Lemercier qui essuiera les plâtres.

Sauf que... N'en déplaîse aux repreneurs des lieux, pour moi le Palace restera éternellement un lieu de danse et de plaisir inégalable ...

Car oui, mes chouchous, vot' Manu ELLE Y ETAIT...

Revenons rapidement 30 ans en arrière. L'ère Disco battait son plein et à New-York ouvrait le Studio 54, où allaient s'encanailler tous les bioutifules pipeules de l'époque, mélangés aux branchés et à des gens de la rue choisis sur leur look ou leur bonne mine.

A Paris, un jeune gay épris de fête et de délire, Fabrice Emaer,  décide d'appliquer la même recette et reprend un théâtre à l'abandon rue du Faubourg Montmartre : Le Palace.

Fêtes folles, dans tous les sens du terme, lasers, le DJ branché de l'époque : Guy Cuevas, extravagants, célébrités, gays, lesbiennes, travelos (on ne disait pas encore drag-queens), branchés, et gens de la rue se mélangent pour créer une ambiance unique. La boite connait un succès fulgurant et les files d'attente s'allongent à l'entrée.

Files d'attentes ou Manu et ses potes super-lookés attendaient aussi. Parfois, on ne rentrait pas, et on allait se taper un kébab rue du Faubourg-Montmartre en faisant les cons. Parfois on rentrait et là, c'était le bonheur dont on profitait jusqu'au bout de la nuit. On matait plus qu'on ne dansait parfois, car le spectacle était vraiment dans la salle... Parfois aussi, on se retenait toute la nuit d'aller aux toilettes, parce que là, c'était vraiment très chaud.. Parfois on crevait de soif, parce que les consos étaient vraiment chères et qu'on avait plus assez de sous...

Des célébrités ? On en croisait quelques-unes... Mais contrairement à la légende, elles n'étaient pas si "mélangées" que ça... Très vite s'était ouvert un carré VIP qui s'appelait le "Privilège" et où les people se retrouvaient entre eux.. Quant aux folles soirées privées, tu rentrais pas, même pas en rêve...

J'ai quand même croisé Gainsbourg un jour de chance. Tétanisée, je n'ai même pas osé l'aborder. J'étais encore jeune...

C'est vrai que l'ambiance était unique et assez dingue. En tous cas, je ne l'ai jamais retrouvée ailleurs..

Un jour pourtant j'en ai eu marre de faire la queue pendant des heures dans le froid. Et je me suis tournée vers des lieux plus traditionnels, mais où on rentrait plus facilement...

Et puis le Palace a fermé, pour une histoire de drogue.. Fabrice Emaer le relance, mais meurt, du sida, en 1983. Fin des années disco, début des années fric.

Il y a bien eu quelques tentatives de relance, mais l'esprit n'y était plus.

Entre temps, de mon côté, j'avais rencontré mon meuri et un peu changé de vie en laissant derrière moi les années Palace..

Mais je n'ai jamais oublié, jamais.. Je ne suis pas nostalgique, non, la nostalgie ne sert à rien et le passé est le passé. J'ai juste un petit pincement au coeur quand on m'annonce que le Palace devient un théâtre avec son décor rococo d'origine restauré.

Pour moi, le Palace restera éternellement un lieu laqué de rouge et noir ou les lasers venaient percuter les boules à facettes et où on pouvait danser jusqu'au bout de la nuit à moitié à poil ou avec une plume dans le derrière sans que personne ne dise rien.

Et je n'irai pas y voir les spectacles qui y passent. Epicétout.

Faut pas déconner avec les souvenirs à Manu.

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