Magazine Humeur

Gouverner, écouter

Publié le 01 novembre 2008 par Fbaillot

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Une procédure d’enquête publique est en cours actuellement dans les communes riveraines de l’aéroport de Lesquin, concernant la redéfinition du plan d’exposition aux bruits.

Non pas que l’aéroport de Lesquin soit appelé à devenir un rival de Roissy-Charles de Gaulle. Comme beaucoup de mes concitoyens, je sais que le transport aérien est un “mal nécessaire” , un atout économique important, en même temps qu’une fenêtre indispensable sur le monde. Il s’agit pour l’heure de modifier le “zonage” des secteurs nécessitant des règles d’urbanisme particulières pour amoindrir les nuisances. Une partie de notre commune est concernée par ce plan.

J’ai reçu à ce propos deux personnes parfaitement sensées, qui montrent combien la conduite des affaires publiques n’est pas forcément un jeu d’enfant. Mon premier interlocuteur se bat depuis quelques années contre le bruit, et envoie très régulièrement aux autorités aéroportuaires des mails demandant des explications sur les nuisances causées notamment par les déclollages nocturnes, théoriquement proscrits. Il s’est forgé une solide réputation de ténacité et de débroussailleur des règles du contrôle aérien. Pour lui, l’enquête publique est faussée, parce qu’elle sous-estime les troubles occasionnés aux habitants. Il a donc consigné quelques remarques en ce sens dans le registre d’enquête, et m’a surtout demandé quelle était la position de la municipalité à ce sujet.

Mon deuxième interlocuteur est venu me voir quelques jours plus tard. Il n’habite pas la commune, même s’il la connaît bien. Mais il défend les intérêts de copropriétaires de lotissements concernés par le nouveau zonage et fait signer force pétitions pour que le préfet diminue les espaces concernés : les propriétaires risquent de voir leur bien perdre une partie de leur valeur au moment d’une éventuelle revente, par la mention obligatoire de cette exposition au bruit sur l’acte de vente. Il a consigné ses remarques sur le registre d’enquête et me demande également quelle est la position de la municipalité sur cet état de fait.

Ces deux thèses parfaitement sensées bien que diamétralement opposées m’ont conduit à une réponse à peu près identique : nous voulons tous voir l’aéroport continuer son activité, mais nous voulons que soit mieux prise en compte la gêne qu’il occasionne. C’est pourquoi les maires du secteur se sont regroupés dans un syndicat intercommunal pour mieux faire entendre leurs voix, avec quelques résultats significatifs.

Je dois préciser que ces deux entretiens se sont déroulés très amicalement, et que ma porte demeure ouverte, sur le sujet de l’aéroport comme sur tout autre propos.


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