- Vous êtes mon remords*, lui dit-il
- Votre remords, rétorqua-t-elle en riant, mais pourquoi ? Et puis on se connaît à peine !
- Moi, je vous connais depuis toujours.
Il étaient seuls dans le compartiment, le soleil se couchait et la tête de l'homme qui lui faisait face se penchait dangereusement vers la sienne. Il exhalait une odeur indéfinissable qui l’écœurait et l'attirait à la fois. Elle lui avait déjà confié qu’elle était infidèle et qu’elle ne pouvait pas aimer…. Tant de choses en si peu de temps ! Ses yeux gris la dévoraient et elle ne savait plus où poser son regard, il était si près.
- Vous ne répondez rien ? Enchaîna-t-il. Il y a quelque chose en vous... Donnez-moi votre main.
Il n’attendit pas sa réponse et la lui prit. Il la caressa d’une façon étrange, si persuasive qu’elle finit par lui abandonner totalement. Il lui chuchotait des mots tendres et ses mains se firent plus hardies. La nuit commençait à tomber, on ne distinguait plus que les contours des choses et le compartiment était presque plongé dans l’obscurité. Elle ferma un instant les yeux et sentit ses lèvres sur les siennes ; la sensation était délicieuse, mais soudain elle pensa à l’arrivée du train et à Pierre qui l’attendrait. Elle avait encore trois heures devant elle, mais saurait-elle embrasser Pierre avec conviction si elle avait le goût de l’étranger sur la bouche ?
* phrase lue dans « le Meurtrier », livre de Patricia Highsmith.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble