Les Américains ne rigolent pas avec la politique. Ce ne sont pas les seuls, me direz-vous, mais eux, ils y mettent les moyens. Spots publicitaires, articles de presse, gestes opportuns et fonds de poubelles, tout est bon pour convaincre. Il s’agit d’une part de dire que X est meilleur qu’Y, qu’Y est un gros nul et qu’en plus, il met en danger le pays et surtout, vous et moi, ce qui est beaucoup plus grave. Au dessus de tout cela flotte le roi Dollar. Un argent fou, une débauche de moyens. Dans le cas de la campagne Obama, le plus étonnant est qu’il s’agit de l’argent de l’électeur lui-même qui est investi dans la campagne puisqu’il a essentiellement fait appel aux dons. Il y a donc un appareil gigantesque en place, en grande partie bénévole, qui récolte des fonds, qui invite à s’inscrire sur les listes électorales et qui va donner son maximum le jour J, 4 novembre, pour rappeler à chacun qu’il est l’heure d’aller voter.
Il y a trois façons de voter, aux Etats-Unis : en absence, c’est-à-dire par correspondance et à distance, à l’avance (les bureaux de vote sont ouverts depuis la mi octobre et certains jours, à certaines heures, il faut déjà compter 2 ou 3 heures de queue) et le 4 novembre, bien sûr.
La technique n’est pas la même partout. Dans le comté de Miami-Dade, au central des élections, on pratique le vote électronique. L’électeur remplit un énorme bulletin en cochant des cases à l’encre noire, placé ensuite dans une chemise verte, puis il se rend de l’isoloir vers une machine à scanner qui absorbera son documents, pour un éventuel contrôle a posteriori. Certains bureaux de vote disposent de machines à écran tactiles.
La grosse différence avec le système français réside dans le nombre de gens pour qui l’on doit voter. Cela va du sheriff local au président. Dans certains comtés, le bulletin comporte deux voire trois pages entières. L’opération de vote dure plusieurs dizaines de minutes. On comprend ainsi le peu d’attirance de nombre d’Américain pour les scrutins, même s’il s’agit de la gestion locale, puis ensuite la difficulté du recomptage en cas de litige.