Picture this… (petit clin d'œil à Sophia, des Golden Girls, dont les vieilles croûtes comme moi se souviennent peut-être…)
Montréal
Automne 2008
Une boite de papier mouchoirs, un appareil photo, quelques paires de mitaines grandeur 3 ans, un petit autobus jaune.
Mission: Accompagner un groupe de 8 enfants de la garderie à l'Écomuseum de Sainte-Anne-de-Bellevue, petit zoo de faune locale fort sympathique.
Niveau de difficulté: doigts dans le nez, d'autant plus qu'on est 4 adultes pour 8 enfants. Mais le doigt dans le nez deviendra doigt dans l'œil…
Je serai en charge de ma fille et de Mohamed, le petit préféré à Romi. Tout va pour le mieux, il fait beau, il fait à peine frais, ça morve un peu, mais juste un peu.
Le voyage en autobus polaire (scolaire, Romi, sco-laire) se passe à merveille. Personne ne s'impatiente, personne n'est malade (sauf une petite d'un autre groupe, mais j'ignore en plaignant un peu son accompagnatrice) et je prie pour que ça reste ainsi.
Arrivés à destination, c'est la ruée vers la porte. Allez, vivement les loups, les ours, les renards, les lynx, les harfangs, la vie quoi, celle qui est à notre porte et que l'on ne voit jamais sauf couchée sur le flanc sur le bas-côté des routes.
Les portes s'ouvrent et ma fille crie de joie et entre les «C'est mon papa À MOI!» et les «Il est où le lion?», notre petit trio s'élance entre les enclos. Le gentil groupuscule va à la rencontre d'animaux tout droit sortis de leurs livres d'images. Bien sûr, les enfants crient un peu trop fort, mais ça respire le bonheur.
Bien sûr, le charme des harfangs, des pécans et des caribous, aussi musqué soit-il, s'épuise vite, et un se lance en criant dans les grilles alors qu'un autre part en courant dans la mauvaise direction. Puis un autre lambine alors que son compagnon en profite pour tester le goût du fil électrifié (heureusement - ou malheureusement - hors d'usage) autour d'un enclos. Les parents sont partout en nulle part, jusqu'au moment où un enfant lance ses mitaines dans l'enclos aux loups, ce qui ramènera tous les enfants jusque-là dispersés au même endroit à faire la même chose: lancer leurs mitaines là où les parents n'ont n'a jamais posé les pieds…
À 13h, moi et les autres parents étions de retour à la garderie pour y laisser les enfants le temps de la sieste. Et c'est avec une vaste admiration pour l'éducatrice que nous lui avons abandonné les 8 marmots.
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Pour être bien franc, ç'aurait pu être une opération marketing pour demander une augmentation de salaire pour les éducatrices.
Elle m'aurait convaincu.