Inutile et vain

"Inutile et vain !" disait celui-ci de celui-là. Inutiles et vains je dirai de ce soleil blanc, de ces cieux encore vierges du kérozène ami de ceux qui vivent à proximité des pistes d'aéroports, de ces jours où nous ne valons pas plus que le curieux reflet qui nous croise dans le miroir où nous apprêtons la silhouette de nos corps civils avant que d'aller la confronter à la commune indifférence. Inutiles et vains les hommes qui n'ont plus pour but que de se survivre sans plus jamais s'imaginer, autres.

Oiseuse pensée que celle-là et retour à la réalité nous font des ailes là où nous ne voyons grincer que la carapace intelligible seule à l'absence de miel et de sel. Ailes pour le replis, ailes pour la peur, ailes pour la fuite, ailes ailes qui ne savent pas soulever ce qui en nous est des anges et reste sous la carapace tout à fait incapable de nous protéger de ce qu'elle contient. Jamais à l'abri de nous même ni de nos auto-satisfactions meurtrières.

Novembre sans voilures aura les membrures d'une nef qui,  si nous ne la faisons pas sortir des rades ni des anses, fera un bois putride d'où nous ne tirerons pas une étincelle pour le feu de vivre encore et malgré cela.