Des vacances à Pyla…

Publié le 03 novembre 2008 par Tazounette


Et oui, je l’ai fait ! Et même que ce n’était pas si terrible que ça !… Je crois que rarement je ne me suis sentie aussi libre de toute ma vie ! Comme quoi, finalement, il suffit de « décider »… J’aime bien le « il suffit de », comme si c’était facile. Non, ça ne l’est pas, comme toute décision, d’ailleurs ! Mais quelle satisfaction une fois que c’est réalisé, fait, rangé…

J’ai donc fait mes 1175 kilomètres dans un sens et puis les mêmes dans l’autre… Les petites calées dans leurs sièges, des joujoux pour les occuper, des biscuits pour la survie, des couches, de l’eau, bref, un certain nécessaire… J’ai fait ma halte à Rennes pour retrouver mon petit frère adoré (plus si petit que ça, c’est vrai, mais que voulez-vous, ça reste sentimental, et enlever cet adjectif, c’est comme ôter une certaine valeur…). Que j’ai embarqué au passage avec sa douce pour les derniers kilomètres nous séparant de Pyla s/ Mer…

Bon, je vous passe un peu ma haine quand mon frère m’a dit pour les derniers 100 bornes : « Allez, repose-toi, je prends le volant »… Ben oui, quoi, j’ai fait 1075 kilomètres toute seule et une bonne âme m’empêche de faire les 100 derniers ?… Mais bon, cette haine passagère est vite passée… Aussi vite que le beau temps dont profitait nos parents s’est éclipsé à peine étions-nous arrivés… A croire que le temps belge a surgi de mes bagages à peine le pied posé à terre ! Sacrebleu, quelle déveine !…

S’en est suivi une semaine de bons petits plats, de presque grasses-matinées, de balades sur le sable mouillé, le vent fouettant les visages et cet air marin incroyablement revivifiant… Retrouver chacun sa place dans la famille, le cocon pour quelques jours… Point trop n’en faut, mais une petite semaine, c’est que du bon…

Et puis j’ai retrouvé bien des paysages que je croyais oubliés. Des souvenirs distordus par la mémoire. Des sols foulés petite fille, la rétine emmagasinant dans la mémoire les paysages d’alors, où tout paraît si grand, si démesuré même et qui d’un coup, par notre œil devenu adulte retrouve une petitesse, une normalité qui presque rend le souvenir tronqué ou amoindri. Où se trouve alors la vérité ? Elle reste dans le moment vécu alors, certainement, ce qui a fait que le moment, le paysage s’est gravé, même faussement… Il garde une valeur intrinsèque qui ne se perd pas, même lorsque l’œil adulte cherche à le remettre à sa juste mesure…

J’ai donc tout remis à la bonne « taille » : la jetée du Moulleau qui m’a parue si courte, la glace si vite mangée sous la pluie et le vent glacial, la plage de Peireire où tout semblait si petit, les distances si courtes… J’ai eu l’impression d’être plongée dans l’immensément petit après l’incroyablement grand… Bizarre…

Et j’ai regardé mes filles inscrire dans leurs rétines, les mêmes souvenirs comme en cadeau… J’ai un peu tout redécouvert avec leurs yeux. J’ai regardé Lison ramasser des coquillages, des « cailloux » comme elle disait si ingénuement, et tenter de les mettre dans la poche de son manteau. Et elle s’arrêtait tous les mètres pour en ramasser un nouveau… Mettant dans la poche en question autant de sable que de « cailloux ». J’ai regardé Anaïs utiliser le tableau offert par ses grands-parents, faire courir sa craie au gré des « A » que sa petite main appliquée parvenait à tracer, tracer des lignes verticales, s’appliquer à faire des ronds, des « bulles »… Je me suis un peu posée, pour enfin, le tourbillon cessant, regarder où elles en sont, toutes les deux, mes prunelles… Et c’était bon, de ne plus avoir d’horaires à respecter, de rythme auquel coller à tout prix.

Avoir enfin toute mon énergie pour les regarder, les écouter et en profiter pleinement…

Je suis rentrée hier. Regonflée à bloc, prête à reprendre mon rythme effréné jusqu’aux prochaines vacances de Noël…