Il y a sur l'appui de ma fenêtre quelques miettes de pain dur, celles que je n'ai pas trempé moi-même dans un bouillon Kub, aux soirs où je remercie la noirceur du ciel de me les avoir fait conserver dans un coin de la cuisine, pour les jours où les moineaux et moi nous nous demandons si nous avons bien fait de fermer nos becs quand devant nous passaient les camions blindés de je ne sais quel traiteur, en partance pour des palais où d'ignobles coteries célébraient une victoire électorale ... Il y a sur l'appui de ma fenêtre un peu de pain pour ceux que les poubelles de l'histoire ne destinent pas au tri sélectif. Et qui d'ailleurs s'en foutent, on ne demande pas aux déchets d'émettre une opinion car une opinion sans pognon n'a pas valeur de voix, que je sache.
Hors-là, un nègre à la maison blanche, un bamboula sauce ketchup sous les ors de la FED ! Pourquoi pas ? Je connais bien des démocrates qui en fourrant leur moitié hurlent en jaculant : Vive le roi ! Donc, un noirte de couleur au pays des soviets néo-conservateurs, prêtant serment sur la bible qu'au prochain ouragan, d'une main ferme il n'enverra que des soldats de couleur noirte pour faire régner l'ordre parmi les populations de la nouvelle orleans, berceau de la musique qui bouge et rien d'autre. J'en connais qui ce soir croient encore à l'illusion électorale et se disent que le pasteur King va peut-être voir son rêve réalisé mais le pasteur King est mort, le savent-ils ? De même savent-ils que la démocratie occidentale est morte elle aussi, avec le patriot act, avec les lois sur l'imigration, avec la video-surveillance, comme meurent les moineaux sur l'appui des fenêtres, parce que nous les laissons aller sans savates ni duvet pour protéger leurs plumes des rigueurs de notre indifférence.
Qu'il gagne ces élections, monsieur Obama, qu'il les gagne et que l'Irak soit indemnisé et que l'afghanistan soit rendu à lui-même et qu'il déclare en tout premier lieu que nous, véroles coalisées nous présentons des excuses aux peuples colonisés. Qu'il remporte haut la main le fauteuil d'assassin que lui légueront les familles Bush-bin Laden sans emporter avec elles les dividendes énormes de huit années de pillages concentriques et de destructions massives, tant en Europe qu'en Orient. Qu'il gagne mais si jamais c'est pour continuer à faire de ce monde une sorte d'égorgeoir con-sensuel, alors qu'il aille se faire voir. Car que je sache, encore une fois, la couleur de la peau ni l'appartenance religieuse ni les promesses ne font l'élu d'un peuple. Surtout quand de ce peuple on ne recense plus que les patriciens et les fonctionnaires en uniforme.
Quand Dieu thésaurise, quand dieu théorise, quand dieu terrorise, in god i do not trust !