Tout commence

Publié le 05 novembre 2008 par Vinsh

Le blogueur n’est pas un grand original. Bobo dans l’esprit (ne faut-il pas l’être un peu pour se la jouer Carrie Bradshaw ou narrateur de série TV devant son écran ?) (c’est du moins comme ça que je perçois le phénomène), il sait être à peu près aussi moutonnier dans ses choix éditoriaux que dans ses idées sur la mode, sur la société, sur les valeurs qui régissent le quotidien…
Je ne suis pas du genre à déroger à la règle, et comme à peu près tous les blougs sur lesquels vous ferez un tour aujourd’hui (comment ça, z’avez autre chose à foutre ?), et même si vous en avez marre d'être cerné par cet événement de toutes parts, je ne peux m’empêcher d’évoquer l’élection de Barack Obama, devenu cette nuit le 44ème Président des Etats-Unis.
Car ils l’ont fait.
C’est vrai que c’est un peu une tarte à la crème journalistique, mais tout de même, rappelons-le, c’est historique. Le 4 novembre 2008, c’était hier, on s’ennuyait un peu ferme au boulot, il faisait sur Paris un temps pas trop dégueu’, j’ai pas pu entrer dans le Starboucks qui était fermé, on commençait déjà à penser au week-end prochain. Bref, c’était un jour ordinaire, mais dans quelques années, les historiens en auront fait une date historique. Souvenez-vous du 4 novembre 2008, vos futurs enfants, entre deux jérémiades insupportables, vous demanderont peut-être un jour ce que vous avez ressenti ce jour-là. Car il y a quarante ans, le 4 avril 1968, un certain Martin Luther King était assassiné à Memphis, et qu’un long chemin a été parcouru depuis, trouvant une forme d’aboutissement (mais pas de fin) dans ce 4 novembre.
Bref, le matin me rend un peu fatigué de la cervelle, la niaisitude s'empare de moi plus facilement pour cause de neurone(s) en sommeil, et au final j’enfonce des portes ouvertes, mais que voulez-vous, je suis un peu une courge.
Donc ce matin, le monde n’a pas changé, les gens font toujours la gueule dans le bus et dans le métro, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés. Mais, comme le disait Bulibula hier, les Etats-Unis ont fait ce que l’on attendait d’eux. Rarement un candidat aura eu l’opinion publique mondiale si massivement unie derrière lui. Pour l’alternance, bien sûr. Pour le symbole, ensuite. Mais enfin et surtout pour l’espoir. L’espoir de réparer les erreurs passées, l’environnement, le Moyen-Orient, la crise financière, etc. La peine de mort ? Obama reste hyper évasif sur le sujet, car n’oublions pas qu’aux Etats-Unis, ce n’est même pas la peine de briguer l’investiture si tu es contre la peine de mort (ou du moins si tu te prononces publiquement contre). L’accès au mariage pour les couples de même sexe ? Pareil, il reste évasif (pour les mêmes raisons, faudrait voir à pas passer pour un communiste, non plus), mais peut-être que son élection empêchera le passage de la Proposition 8. J’ai bien dit peut-être.
Parce que, rappelons-le nous, ce n’est pas non plus, a priori, une énorme révolution politique. Mais en ce 5 novembre, malgré le (mon ?) scepticisme, nous ne demandons tous qu’à espérer que "Yes, we can". Car hier soir, les américains ont voté pour le changement, pour l’idée qu’un homme peut incarner une politique nouvelle, que le mérite ne s’estime pas à la couleur de la peau. Les américains ont choisi le rêve américain. Ce n’est pas une rédemption, mais mon anti-américanisme primaire (ouais, je suis un peu con sur les bords) en a pris un coup. Tant mieux.