"Avec "Le dernier métro", j'ai voulu satisfaire trois désirs : faire un film sur le monde du théâtre, raconter un peu la vie sous l'occupation et donner à Catherine Deneuve un rôle de femme responsable. "
François Truffaut, cité dans le livre de Philippe Barbier et Jacques Moreau 1984
J'ai eu la chance de faire des films importants à des moments charnières. [...] Par exemple "Le dernier métro". Je me souviens que Truffaut disait avoir voulu me donner un rôle de femme sérieuse, avec des responsabilités, où seraient mises en valeur à parts égales la séduction et la maturité. Maturité par rapport à l'amour, au travail, à la vie...
Catherine Deneuve, Télérama 1996Me connaissant bien et selon ses habitudes de travail, François Truffaut a écrit le dialogue en pensant à moi et c'est donc beaucoup plus commode de le jouer ensuite.
Catherine Deneuve, Le Matin 1980
Je suis toujours insatisfaite de moi, sauf peut-être dans "Le dernier métro"...
Catherine Deneuve, Elle 1984
Elle est femme avant d'être actrice, avant d'être directrice de théâtre. Cela modifie tous ses rapports avec les gens, qu'ils soient professionnels, amicaux, sentimentaux... [...] Ce n'est pas du tout une de ces femmes d'action comme on peut en voir dans les comédies américaines. Pas du tout. C'est un personnage plus sage, plus raisonnable, plus mûr, plus tranquille... Avec une ambition modérée...
Catherine Deneuve, Première 1980
Et Marion, oui, cette femme inquiète, guidée par le sentiment viscéral du devoir, se conduit durement par amour pour un homme. Cet être sévère, mystérieux, complexé, est en réalité logique, simple, sans artifices. J'ai été immédiatement emballée par cette dualité, cette composition prodigieuse deTruffaut.
Catherine Deneuve, Elle 1981
Tous les gens du "Dernier Métro" sont typiquement français. Les étrangers diraient la désinvolture, l'égoïsme, la débrouillardise, l'individualisme, la simplicité du français. On peut le dire autrement, c'est ce qu'a fait Truffaut dans son film. Et moi-même, comme Truffaut, je me sens typiquement française. J'ai rarement eu un rôle où je parle autant, où je décide d'autant de choses. Dans la vie il n'y a pas beaucoup de femmes qui ont des rôles à responsabilité et il y en a encore moins au cinéma où les femmes sont davantages montrées dans leur vie familiale et n'ayant pas à faire face à de vraies responsabilités. C'est donc un rôle beaucoup plus riche que d'autres et qui permet à l'héroïne, bien que plongée dans un univers un peu masculin, de faire face en restant femme avant tout... D'ailleurs une femme affublée d'autorité, si le rôle n'est pas un peu comique, ça irrite en général. Avec Truffaut, tout bascule et tout s'équilibre. Il n'a pas honte d'aimer la féminité. C'est même ce qu'il préfère chez une femme. Dans le film, il me donne l'autorité sans m'ôter la féminité. Regardez les femmes de Hawks. Elles agressent comme les soldats. Elles marchent comme les fantassins, elles fument comme les sapeurs ! Même Marlène enveloppée de frou-frou s'assoit comme un homme regarde comme un homme ! Lauren Bacall a aussi le regard masculin. C'était sans doute pour compenser les mièvreries hollywoodiennes ! Mais les cinéastes aimaient travestir les plus belles femmes du cinéma, en leur donnant des avis d'homme.
Catherine Deneuve, citée dans le livre de Philippe Barbier et Jacques Moreau 1984
Vous savez... entre Depardieu, si féminin, et Truffaut, si pudique, j'avais presque l'impression que c'était moi, le garçon.
Catherine Deneuve, Elle 2002
Je me souviens notamment d'une scène, dans la cave, quand on tournait "Le dernier métro". Je trouvais absolument insensé, impossible ce que François Truffaut nous demandait de faire dans cette cave. Je lui avais dis : "Ce n'est pas possible, c'est pas naturel, on ne fait pas cela". Et il me répondait : "Si c'était naturel on ne prendrait pas des acteurs, on demanderait à des gens".
Catherine Deneuve, Les Cahiers du Cinéma 1999
J'ai souffert dans les scènes de théâtre du "Dernier métro" comme j'ai rarement souffert.
Catherine Deneuve, Les Cahiers du Cinéma 1984
Dans "Le dernier métro", j'ai dû jouer sur scène. Le public, c'étaient des figurants, d'accord, mais c'était un public quand même. J'étais très malheureuse, très gênée. Tous les acteurs que je connais, et qui font du théâtre, me disent que c'est un moment extraordinaire et merveilleux, en dépit du trac, quand ils montent sur scène. Moi, ça me semble une chose impossible, surhumaine. Je suis masochiste, mais pas à ce point-là.
Catherine Deneuve, Elle 1984
Je ne savais pas que ceia allait être un immense succès public, mais en lisant le scénario, en tournant, j'étais certaine qu'on était en train de tourner un grand film.
Catherine Deneuve, Source inconnue
[A propos du million d'entrées du "Dernier métro".
Je ne m'y attendais pas. Nous sommes montés jusqu'à devenir la plus grosse recette de l'année. J'en suis heureuse. Le succès n'était pas évident. "Le dernier métro" n'est ni une comédie, ni un policier classique. J'estime cet accueil du public rassurant. Pour moi : je n'ai jamais atteint un tel chiffre. Et pour là profession : en période dite de crise, un million de personnes se sont déplacées pour notre entreprise. Elles peuvent donc se mobiliser pour d'autres.
Catherine Deneuve, Elle 1981
"Le dernier métro" a été sans doute un tournant pour moi. Après, on m'a proposé beaucoup de choses intéressantes.
Catherine Deneuve, Les Inrockuptibles 1996
http://toutsurdeneuve.free.fr/Francais/Pages/Carriere_Fil...
Je l'ai revu il y a peu et c'est toujours aussi bien