Magazine Journal intime

Observons deux papillons

Publié le 08 novembre 2008 par Lephauste

Depuis ses débuts cette page est le lieu du "changeons de point de vue pour savoir si c'est le vent qui souffle ou si c'est la girouette qui n'en fait qu'à sa tête". Une chose est certaine à présent,  c'est bien la girouette qui souffle et pendant que le vent grince le coiffeur, au coin de ma rue, un à un recolle les cheveux. Comme le disait Pierre Desproges : Observons deux papillons !

Je ne fais pas de politique, je suis politique, ce qui signifie qu'à chaque fois que j'ai tenté de rejoindre les rangs d'un parti, je me suis bien vite rendu compte que le seul but des appareils étaient de se maintenir en l'état et qu'on les reconnaisse comme tels, des entités propres à générer chez leurs membres par leurs dirigeants,  le sentiment d'être au coeur de l'impuissance. Ne rien changer, surtout, qui puisse faire en sorte que peu à peu les appareils s'étiolent au profit du partage. Ne rien toucher dans le garde-manger de l'ogre qui puisse éveiller chez lui le sentiment qu'à la table du repas vespéral, il doive se priver de tout dévorer afin de laisser un peu à ceux que jusqu'à présent il considérait comme sa pitance ordinaire, nous autres. Je suis politique, ce qui semble vouloir dire que tout au long de ma vie j'ai brisé menu les burnes de pas mal de gens. Ce qui ne risque pas d'arriver, par exemple aux fossoyeurs du parti socialiste de droite. Eux sont dans le consensus, comme la LCR et le PC qui savent bien mais ne s'en ouvrent pas à nous, qu'ils sont les hallebardiers du débat : Madame est servie ! Des autres formations ? Rien a dire, elles n'existent  que pour que nous puissions nous raconter des fables en remplissant les placards : Oui mais t'as vu les écolos, le grenelle tout de même ! Ah Grenelle ! C'est à Grenelle que la révolution est morte, pas celles des étudiants, les étudiants font des études dans l'espoir de décrocher de bons contrats, de bons postes, pas plus. Pour la pensée il faut un peu sortir du miroir, je crois.

Mai 2007, les carottes sont cuites, c'est rappé, inutile de saupoudrer le brouet avec ces épices qui font croire aux convives que la maîtresse de maison est fin cordon bleu et que la carne ne sent pas si fort que ça. Le rapt continue, 14 plus 7 font font font ... les petites marionnettes. Le parti unique dont nous avions cru voir la fin en regardant tomber le mur de Berlin, derrière lequel le bloc de l'Est avait au regard du temps historique fait long feu. 70 ans. Le parti unique est en place; Il a son guide suprême, son chef, notre présidnet de l'Europe unie dans la tournante. Et autour ? Nous, le consensus bavard comme un mainate pillant le peu de grain qui reste. Nous, qui de crise en crise depuis un peu plus de trente ans tremblons à l'idée de ne plus pouvoir goinfrer, en appelons au pouvoir fort et rassurant. Mais pas de vive voix, non, en laissant faire au nom du suffrage universel. J'ai voté, je suis couvert.

A présent que le passé nous rattrape à la manche et qu'enfin de vrais empires se font jour (observez bien les sommets aussi variés que nombreux qui se tiennent à propos de la fausse crise financière, écoutez monsieur Obama dire qu'il veut rétablir la croissance et le pouvoir d'achat.), des empires de mil ans, avec aux franges des terres dont vous et moi sommes prêts à jurer qu'elle sont vierges de toutes populations humaines, nous pouvons nous blottir entre les bras de l'ogre. Tout est dit.

Comme disait Desproges, observons deux papillons car c'est à peu près tout ce qui nous reste à faire ce pendant qu'il est aisé de rêver que nos faits et gestes, nos pensées sont autre chose que des épices précieux saupoudrés sur la viande avariée de l'avenir qui n'existe pas. Pas pour le plus grand nombre.


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