Voici un commentaire de Patès, posté au sujet de l'article "Le fanzine c'est has been". Il m'a semblé assez interessant pour relancer la réflexion sur la web-édition :
«Moi je ne suis pas encore convaincu que l'addition de "faiblesses" puisse un jour devenir une force... Quand je dis "faiblesses", ne vous méprennez pas... Je parle du pouvoir économique que représente les hébergeurs de webco qui hormis leur passion ne génèrent aucun revenus...
Et c'est bien le pb car internet jusqu'à présent n'a jamais été un modèle économique viable... En tout cas pour ni pour les auteurs, ni pour les hébergeurs... Et il va falloir me donner plus d'arguments pour m'en convaincre... Ceci dit le paradoxe, c'est sa grande créativité et son accès ultra démocratique... qui le booste... Le fanzinat arrivait au moins à s'auto-financer, même si c'était la misère...
Peut être que l'on se berce d'illusions comme à l'époque de la bulle internet... où il fallait absolument être présent au cas ou... et paf !!! tous le monde en slip... Et si personne ne voulait payer des téléchargements de bd... Déjà que personne ne veut payer pour un film ou un morceau de musique... alors la bd... Moi je suis super d'accord pour prendre les choses en mains comme beaucoup de mes collèges... mais enfin... on est tous au fond d'une cave à pousser des wagonnets... Bon j'exagère, je sais... Ok les outils sont là... ok les compétences sont là... ok les auteurs sont là... on va dire ok les lecteurs sont presque là, presque... presque...
Mais enfin où sont les annonceurs... les financeurs de tous poils avec leurs poches pleines de pognons, leurs parts de marchés et leurs budjets prévisionnels... Si qq à une idée.
En attendant... toujours pas "véritablement" de web-revue... enfin... quelque chose qui touche... même pas "le grand public.".. mais un large public. Pas plus que de véritables équipes de rédactions web avec des vrais locaux, du vrai café, des vrais engueulades et une vrai parution avec des vrais lecteurs et un vrai prix de vente même si ce n'est que 10 centimes d'euros...
Bon... réflechissez camarades... Est ce que vous ne vous bercer pas d'illusions... ou est ce encore le syndrome du "dénie" qui frappe le web... même si certains s'en sortent ou vont s'en sortir... je veux dire individuellement.
Je vous laisse réfléchir... Mais je pense que ne pas envisager cette éventualité est un obstacle...»
-
Je pense que, contrairement à une bulle, nous ne sommes pas dans une situation de spéculation lorsque l'on parle de web-édition. Je dirais plutôt que nous sommes dans une situation de pari voire une recherche de valeurs.
Le web de demain sera une base de données globale qui captera autant qu'elle sera captée. L'enjeu aujourd'hui en terme économique est de savoir qui gérera ces bases de données et le déplacement de ces données : les artistes de bande-dessinée sur ce terrain sont hors-jeu. Les hébergeurs le sont un peu moins. Pourtant nous serons tous acteurs demain de ces circulations massives de données. L'important, c'est donc de savoir quelles valeurs nous pouvons créer à partir de cela : comment gérer le partage de ces données qui seront omniprésentes et comment créer des règles bénéfiques ? Comment valoriser le contenu auprès des opérateurs qui remplaceront à terme les éditeurs ? Si l'on ne s'active pas pour trouver des solutions, nous serons de toute façon mangés tout cru. Ce qui me désole, c'est de ne voir aucune prise de parole, des discussions ou des actes aujourd'hui du côté des auteurs de BD ayant une "audience". C'est le règne de la vacuité et du chacun pour soi. C'est pour cela, Patès, que j'ai mis en avant votre commentaire : il faut discuter de tout cela.