Depuis que j'ai consacré une partie de mon temps à la création artistique, j'ai cherché les occasions les plus propices à présenter mes oeuvres à un public susceptible de porter un jugement favorable à ce que je créais et d'être une clientèle potentielle de collectionneur sans trop croire au coup de coeur. Dans les années 70, la solution la plus courante était de participer au Salon des Artistes Français et au Salon des Indépendants qui bénéficiaient du cadre prestigieux du Grand Palais avant sa rénovation. Pendant huit ans j'ai donc eu le plaisir de voir mes travaux accrochés dans ce haut lieu des arts plastiques, d'abord sous les escaliers pour aboutir enfin dans le cénacle central parmi les membres de l'Académie des Beaux-Arts. C'était méritoire d'en être arrivé là avec le titre de sociétaire des deux Salons avec quelques critiques écrites favorables mais sans avoir vendu aucune toile. Parallèlement, j'ai contacté quelques galeries en vue d'envisager des expositions personnelles mais les tarifs étaient si exorbitants que je n'ai jamais pu donner suite à ces projets. J'ai pu participer à des expositions de groupe où les frais sont partagés. Comme au Grand Palais où le public était surtout attiré par une exposition rétrospective en hommage à un artiste reconnu ancien sociétaire d'un Salon, le visiteur se trouvait devant un trop grand choix de peintres et d'oeuvres contemporaines sans point de repère sinon le coup de coeur.
Aujourd'hui, les choses ont un peu changées par le fait qu'il est possible de vendre sur internet, mais les chances d'être choisi sont les mêmes que dans les Salons, où d'accrocher des oeuvres dans le cadre de ventes de charité ou de participer à des ventes d'oeuvres d'art au profit d'oeuvres charismatiques, mais ce n'est pas cela qui peut remplir l'escarcelle des artistes qui, pour les trois quarts, connaissent une fin de vie financièrement dramatique. En vérité, seuls les bons amis sont à même de pouvoir apprécier ce que vous faites et vous encourager à persévérer. J'en déduis que le meilleur , pour un artiste honnête est de continuer à se faire plaisir en travaillant pour se faire plaisir, malheureusement la préoccupation du quotidien finit par éroder cette passion et son oeuvre sera dispersée dans des vides grenier avec aucun espoir de survie.
Le Dossier N°41 de la semaine prochaine aura comme sujet : L'étude documentaire.
Bien cordialement à tous ceux qui me lisent et regardent mes oeuvres.
Alain de JENLIS