Ça vous change de mes escapades parisiennes, isn't it ?
Chuis donc allée à Londres. Ça faisait un bail que je n'avais plus traversé la Manche. Sans doute plus de dix ans. Et j'en gardais peu de souvenirs. Londres promettait dès lors d'être surprenante...
J'ai donc visité Big Ben, the Parliament, the British Museum, Tate Gallery, Buckingam Palace et j'en passe.
Meuh noooooooon je rigole. Vous me connaissez, tout de même, depuis le temps. Moi, visiter des musées ? C'est comme dire que j'ai un physique de top biche, voyons voyons. C'est pas que j'aime pas les musées, c'est plutôt que je me lasse très vite. Et puis, bon, je l'avoue, j'aime pas trop les musées, à quelques exceptions près. Pour qu'un musée me plaise, il doit être un tantinet original (comme ce musée de la patate que j'avais visité en Irlande, ça c'était du bon musée). Enfin bref, point de musée.
Récit.
Vendredi. Départ à l'aube de l'aube vers Bruxelles, en train. Ça va me changer. Je commence à ne plus supporter les trains. Surtout les trains en retard, comme celui qui tente de me mener à bon port ce matin. Dix minutes de retard. Dix minutes qui pourraient compromettre mon départ vers Londres, of course. Passque ma place n'est point garantie, because l'incendie d'août dernier. Ah on peut dire que j'ai bien choisi mon moment pour aller à Londres. J'arrive au terminal Eurostar de justesse, rouge poule, essoufflée et anxieuse. Après file et attente, je décoche le laissez-passer tant attendu et je commence les contrôles. Y'en a beaucoup, des contrôles. Et que je te passe aux rayons X. Et que je scanne tes bagages. Et que je zieute ta carte d'identité. Et que je zieute ton ticket de train. Et que je zieute encore ta carte d'identité. Et que... ah non, miracle miraculeusement miraculeux, voilà enfin l'Eurostar. Voiture 18. Siège 18. Fastoche. Argh, y'a quelqu'un à ma place, sacrebleu. De rouge poule, je vire au pourpre aubergine et j'entame les négociations pour récupérer mon précieux siège. Un jeune anglais, mignon, me supplie, dans un français approximatif teinté d'un accent aussi craquant que lui, d'échanger nos sièges, afin qu'il puisse rester près de ses amis. Allez, je vais être généreuse : je dis oui.
Et je me retrouve assise à côté d'un porc. Ce qui devient une habitude. Il baille bruyamment. Il bouge sans cesse. Il met sa musique à fond. Il m'a piqué ma place près de la fenêtre. Et il renifle comme s'il était atteint d'un rhume gravissime. J'apprendrai ensuite que c'est typiquement english de renifler bruyamment et de façon gluante, sans jamais se moucher. Argh. Et c'est parti pour deux heures d'enfer. Je me plonge dans la lecture d'Orgueil et préjugés, pour oublier. Difficile, vu qu'au siège suivant, un homme ronfle comme une locomotive. C'est de circonstance. Et à mourir de rire.
Après une heure environ, nous approchons du tunnel. « THE » tunnel. Je scrute le paysage, afin de ne pas louper ce moment historique, moi entrant dans le tunnel. Bingo. Je suis ensuite envahie de pensées morbides : l'eau de la Manche écrasant le tunnel, les eaux envahissant tout, moi noyée au fond de mon train, un incendie ravageant tout. Calmos Anaïs, calmos. Ne pense à rien. Je chante « Sous l'océan, under the sea », de la petite Sirène, cela m'apaise. Mes oreilles se bouchent sans cesse. J'aime pô les tunnels. Elles se boucheront jusqu'à l'arrivée, passque l'Angleterre, c'est que des tunnels.
9h30, heure locale, me voici arrivée à Saint Pancréas (foie, rate...), ah ah ah, private joke not funny, je sais.
Je retrouve Fanfan (pour ceux qui n'y pigeraient nada, elle vient de Bristol, mais elle est belge), et nous gagnons notre bed & breakfast. Petite déception en découvrant les lieux. Ça manque de ce côté cosy que j'espérais d'un bed & breakfast londonien. C'est froid et un tantinet impersonnel. Mais c'est près du métro et nous avons deux lits, que du bonheur.
Nous partons ensuite, en métro, vers London Eye. London Eye, c'est une énooooormissime grand roue, érigée en 2000 pour une période brève qui est devenue définitive entre-temps. J'avais d'abord refusé de monter là-dedans. Je hais les roues. Je hais la hauteur. Je hais le vertige. Puis, découvrant la chose, nommée London Eye, mais que j'aurais nommée London Eggs pour ma part, tant on dirait des tas d'œufs qui tournent, tournent et tournent encore, vlà que j'accepte d'y monter, dans un élan d'inconscience totale.
Et je vis l'enfer.
Une demi-heure d'enfer. Cette roue tourne tellement lentement qu'on voit la mort arriver. Les œufs y sont attachés par l'extérieur, ce qui permet à mon imagination de délirer ferme : mon œuf se détache et tombe dans la Tamise, la roue quitte son axe et tombe à plat, m'écrasant au passage, pire, elle se met à rouler dans tout Londres, écrasant Big Ben au passage. Je veux descendre. Dès la première seconde de la première minute, je veux descendre. Je me terre sur le banc et je tente d'oublier où je me trouve, tandis que Fanfan fait des tas de photos et apprécie le « voyage ». Mon dîner me remonte. Ouf, on n'a pas dîné, je l'ai échappé belle !
Une fois sorties de cet enfer, nous nous promenons sur les quais ensoleillés, admirant Big Ben et quelques ambulants déguisés en statues humaines, qui amusent les badauds. Un vrai bonheur. Une ambiance familiale et tellement détendue. J'en suis étonnée. Je m'attendais à découvrir Londres speedée et excitée, que nenni. Londres est apaisante. Je m'y sens en sécurité. Bien plus que Paris. J'adore Londres, c'est définitif.
Nous dévorons ensuite un Panini succulent, en plein air. Il fait frisquet, mais le soleil nous réchauffe. Qui a dit que Londres était pluvieuse ? Je revis après avoir frôlé la mort dans London Eye. Ah ben si, j'ai frôlé la mort. Des pigeons squattent les lieux et se bagarrent avec de jolis petits oiseaux. Un imbécile assis à proximité de notre table commence à les nourrir, ce qui cause une arrivée massive de volatiles surexcités. A mourir de rire. Un véritable spectacle.
Une petite croisière sur la Tamise clôture notre première découverte de Londres. Il n'est que 15 heures, mais le ciel s'assombrit déjà, décalage horaire oblige. Fait froid, maintenant. Mais la croisière est agréable et me permet d'admirer London Eye de loin. Elle a l'air si innocent, cette roue qui m'a tant angoissée il y a deux heures à peine...
Moment de réconfort à la Pâtisserie Valerie (un si choli prénom ne peut que laisser présager de cholies choses à manger et à boire), avec un smoothie fraise banane (à l'origine j'ai demandé fraise pêche, mais y'a eu une erreur, et je me suis abstenue de tout commentaire, je deviens cool, je sais) et une tartelette au citron presque digne de celles de Darcis. Manque juste un peu de meringue italienne, et le bonheur serait parfait.
En métro toujours, nous nous dirigeons vers Harrod's. Grand moment de baverie (du verbe « baver ») intense devant tous les stands de nourriture : sushis au prix du caviar, dim sum à l'odeur alléchante, bonbons et chocolats, sans oublier le stand Ladurée, et ses macarons. Fanfan achète ses tout premiers, qu'elle dévorera au B&B. Longue promenade dans les rayons pour gens pleins aux as, avec les somptueuses robes du soir, les manteaux de fourrure (sacrilège que de porter des bêtes mortes sur soi, mais soit), les fringues de créateurs et les sacs Vuitton (après analyse, j'ai juste les moyens de m'offrir un minable porte-clé). Nous gagnons ensuite le rayon touristes, bien plus abordable et plein de souvenirs débiles mais si tentants.
Pieds en compote et dos au désespoir, nous nous dirigeons ensuite vers Piccadilly. L'ambiance est très cool, avec toutes ces lumières et cette foule en délire. Malgré tout, pas de stress. Les Londoniens sont zen. Nous mourons de faim et nous ruons dans le premier établissement pas trop cher : un Mac Do. C'est nul, je sais, mais la faim justifie les moyens, dit-on (enfin presque).
Retour au bercail pour une longue papote et un bon gros dodo...
Quelques photos... London Eye et Big Ben.
Au fait, petite page de pub pour ce blog bien sympa, plein de photos et d'infos : http://frenchiesinlondon.over-blog.com/