Magazine Humeur

Blue moon

Publié le 13 novembre 2008 par Domino


podcast

Nuit de 4 heures entrecoupée de réveils perplexes.
Réveil à 6h30.
Course, poursuite du temps pour pouvoir partir à 8h dans une tenue décente avec un enfant ayant mangé, propre et portant une tenue… propre.
Enfant déposé, programme de la journée vérifié, course vers les transports : ah, j'aime la banlieue où tout doit être fait avec beaucoup d'avance.
10h25 : arrivée chez Y. Dans un brouillard absolu, je trie et range les jolis vêtements entassés sur son lit.
J'aimerais garder la micro jupe de taffetas blanc.
Divers garçons tentent de se réveiller au café dans l'appartement, et sourient gentiment des bonjours. J'entends un rire rauque et gamin sur la mezzanine. Je me sens bien. Je pense à boucle d'or et à la maison des ours.
11h30 : devant le métro on parle. Est-ce moi qui baisse dangereusement mon niveau de tolérance (je lui demande) ?
12h : je monte dans un bus, direction le 8e arrondissement, et je traverse tout Paris d'est en ouest.
12H30 : j'appelle mon amie B. pour lui dire que nous n'avons pas le temps de nous retrouver pour déjeuner.
13h30 : j'achève le retour des vêtements de la séance photo pour laquelle j'ai travaillé comme styliste (à voir bientôt… ).
13H55 : je cours le long de la rue levis pour arriver en nage rue legendre (courir en talons c'est pas dur, il faut juste avoir des talons de très bonne qualité).
14h : je me présente au studio de mastering pour enregistrer la compilation que je produis pour un client.
J'ai oublié d'acheter quelque chose à manger. On commence le mastering, le son est à fond.
16h : ma cliente m'informe, pendant qu'on cale titre après titre, qu'une fête sera donnée dans un club parisien supahype pour lancer cette compilation et que donc, ce serait sympa que je débrouille quelques groupes pour qu'il y ait concert et DJ sets. Je souris, je note, je suis la fille la plus cool de la terre, je connais plein de groupes "sympas".
17h : je sors du studio, abrutie par les décibels, les calages sans fin à la seconde près, la chaleur étouffante du studio.
Je rêve de boire un verre.
Le téléphone sonne, je ne décroche pas. Je reprend le trajet vers chez moi.
Je traverse tout Paris du nord au sud, je continue ensuite vers le sud.
18h30 : j'arrive pour récupérer mon fils qui n'a pas fait la sieste, et qui est donc aussi calme qu'une pile électrique.
18h45 : je décide de ne pas aller à l'Olympia voir Fleet Foxes, Alela Diane et MGMT malgré l'invitation qui m'attend sur place.
Je donne mon invitation à un ami.
19h : nous arrivons chez nous.
Le téléphone sonne, je ne décroche pas.

19h30 / 20h30 : bataille rangée pour faire manger le dîner. Le  dîner consiste en une compote pomme-chataîgne acceptée et des pâtes à la tomate, jetées par terre.
21h : j'arrive à traîner cet enfant dans son lit. Nous discutons de la possibilité d'avoir un lit de grand.
Il trépigne ouiiii on va le chercher le lit de graaand.
Le téléphone sonne, je ne décroche pas.
21h30 : je chante dix fois une chanson douce que me chantait ma maman. J'alterne avec mon papa, magnanime.
21h45 : je chante à la claire fontaine m'en allant promener j'ai trouvé l'eau si belle que je m'y suis baigné… Il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierai.
22h15 : le silence règne enfin dans la maison, finalement c'est une chance qu'il n'y ait pas eu de sieste.
Le téléphone sonne, je ne décroche pas.
23h15 : je n'ai pas de réponses. Je me demande comment trouver l'énergie de m'intéresser à autre chose. La pression de l'argent est réellement forte. Et je repense à mon ancien patron de label qui faisait des nuits de 4h, restait calme, avait de vraies migraines ophtalmiques et restait impassible en réunion chez universal, lunettes noires sur le nez ; à négocier des budgets pour nos artistes. Ensuite il s'allongeait dans le taxi et je le ramenais chez lui, volets fermés et pas de nouvelles pendant 24h. Je pense : s'il peut, je peux.
00h05 : pas faim.
00h30 : je reprend mon travail pour faire tout ce que je n'ai pu faire avec une journée dehors.
01h30 : la nuit tout va plus vite.
02h30 : j'ai pas sommeil.


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