Magazine Journal intime

Enervée....poil au nez

Publié le 14 novembre 2008 par Noalita

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J'avais 33 ans, j'avais l'âge du Christ et ce soir d'octobre 1997 je suis tombée, au premier regard, raide, dingue, folle de ce mec.

J'avais 33 ans et à partir de cet instant-là et pendant 4 longues années, plus rien de tout ce qui avait été mes racines, ma colonne vertébrale, ma raison de vivre avant, n'a compté, plus rien.....juste lui et moi. Notre histoire heureuse et douloureuse.

Des coups de lattes, un baiser......

J'avais 33 ans et je n'avais jamais bu, jamais fumé, jamais pris de trucs interdits, j'avais deux enfants jeunes, un boulot, des amis, j'étais la plupart du temps plutôt pas mal ...heureuse , je n'avais jamais imaginé que cela pouvait m'arriver à moi la cartésienne sur 2 pattes,

il  n'était même pas beau....

J'avais 33 ans et nous sommes allés trop loin, trop loin dans la picole la fête, trop loin dans la coke la drogue (enfin pour moi petite novice), trop loin dans l'amour et le désamour,

des coups de latte, un baiser....

trop loin dans la violence aussi. Une seule fois.

Notre violence à tout les deux (je le répète encore et encore, nulle histoire de femme battu), exacerbée par la jalousie, le trop d'amour, le manque,  l'absorption excessive de substances interdites mais si bonnes à ce moment là, l'envie de la vivre "à fond" cette putain d'aventure. De n'en perdre pas une miette.... Sex Drug et Rock and Roll, il me disait "putain pépètte, si on le fait pas maintenant, on le fera quand ? quand on sera vieux , dit  ??"

J'avais 33 ans et j'aurais moi aussi pu mourir, pas sous les coups de mon homme, non, sous les coups de cette passion immense et souvent merveilleuse définitivement toxique, destructrice et que nous n'arrivions plus à canaliser. Nous savions que c'était la fin, que nous pourrions pas aller plus loin. Et c'était si dur de l'accepter....

Trop de tout.

C'est vrai j'aurai pu y laisser ma peau mais lui aussi, même si physiquement il était de fait plus fort que moi.

Nous avons eu le ciel avec nous, ce soir là.....

d'autres ont eu moins de chance.

Et si j'étais morte ?

du haut de mon petit nuage paradisiaque,

je n'aurais certainement pas supporté que cette société, la mienne, continue à porter un jugement lapidaire et définitif sur cet homme-là; mon homme que j'aimais à la folie, malgré le fait qu'il ai payé (mais quel est le prix à payer ? 10 ans, 20 ans, 40 ans, 2 millions, 20 millions, 2 euros ?) sa "dette" aux hommes de bonnes volontés.

Alors, je propose humblement que nous  foutions la paix (pourquoi j'en parle d'ailleurs ?) une bonne fois pour toute à Bertrand Cantat, à Noir Désir, à l'âme de Marie.

Allons plutôt lire la très belle note de ce jeune homme ou fouettons d'autres chats. Ils ne manquent pas, par les temps qui courent.

Ecoutons NOir Désir, écoutons ce qu'ils ont à nous dire. Pouvons-nous nous payer le luxe de ne plus entendre ces voix-là,

dans notre monde, sans tête qui dépasse du rang, javellisé, frileux et recroquevillé sur le nouvel appartement remplis de stickers  et de bougies parfumées spécialement shoppés pour nous  par Valérie Damidot.(syndrome Grand François j'ai chopé, je crois)

Peut-être que quand on a beaucoup souffert, beaucoup pêché (amen), on devient meilleur ? (j'ai pas qu'on était obligé de souffrir pour être bon, je préfère préciser)

Moi je veux le croire.

Tuer n'est pas mourir.

Il est déjà à moitié mort.

Ou alors je propose un autre truc, revenons sur l'abolition de la peine de mort, puisque nous refusons de pardonner !

QU'est-ce qu'on décide Nicolas  ?

Pour apaiser la souffrance du peuple....et au passage gratter quelques voix d'électeurs bien intentionnés.

Est-ce que Nadine T. aura sa souffrance envolée, est-ce que Marie reviendra ?

Mon petit doigt, qui n'y connait pourtant pas grand chose question miracle, me dit que non .

Il est tellement  plus facile d'envoyer dans "ta gueule",

" Oui mais tu dis ça, c'est facile ....mais si c'était ta fille hein ?

tu fais moins la maligne là?"

que de se poser les véritables questions sur ce que nous sommes, sur les "monstres" que nous engendrons parfois, sur cette société  si dure et si violente et qui poussent parfois les plus sensibles ou fragiles( ou les deux) d'entre nous, à consommer trop d'alcool, trop de drogues, trop de ces substances maléfiques, juste pour continuer à tenir debout !!

"...aident à tenir debout",c'est ce que disait la belle Françoise Dolto .

Mais les enfants de Bertrand Cantat ne valent pas moins que ceux de Marie Tritingnant.

La douleur de mes enfants ne serait pas plus quantité négligeable que celle des enfants de "mon homme", si j'étais morte.....

Bordel de ta race de queue de poney !!!!

Voilà, je ne voulais pas forcément raconter cette histoire ici, je n'en suis pas toujours très fière, mais je ne supporte plus d'entendre, de lire, ici et là, des conneries du genre :

" cet homme était violent"

"il ne devrait plus chanter, ou alors d'accord mais en silence"

"il devrait fermer sa gueule"

"par respect pour Marie Trintignant et sa famille".

Personne ne sait, et ne saura jamais, ce qu'en pense Marie, du haut de son petit nuage.

Personne.

Même pas moi.

Marie je t'embrasse fort.

(pardon pour ce texte définitivement imparfait mais il fallait que je le publie vite avant de n'avoir qu'une envie, l'effacer... je vous laisse je vais noyer ma honte dans l'achat compulsif de low tee shirts Isabelle Marant quej'aimeplusquetoutmerciIsabelle, là maintenant. J'ai les compensations que je peux chère Paulette !!!).

Des coups de latte, un baiser....mais AC/DC c'est bien aussi. Bon vieux gros son qui claque et que j'aime.


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