Le 4 novembre dernier, plutôt que d’assister, à la salle François-Brassard du Cégep de Jonquière, à la représentation inattendue de «Barabbas dans la passion l'origine du premier clown noir», que je me réjouissais pourtant de voir enfin, j’ai succombé à la tentation de suivre le dépouillement du vote des Américains. Je voulais assister en direct à la fin du règne républicain et à l’élection du premier président née d’une femme de race blanche (Ann Duham) et d’un homme de race noire (Barak Hussein Obama Sr.). Je savais que le Théâtre du Faux-Coffre m’offrirait, le printemps prochain, une autre chance de les voir sur scène. Je n’avais que ce 4 novembre pour assister à cette élection sans précédent.
Au moment de choisir leur candidat à la présidence, les Démocrates ont préféré Obama. J’aimais les qualités d’Hillary Clinton. Mais bon!… on est en démocratie.
Ils ont eu raison. Les Américains ont élu Barak Obama. En fait, 349 grands électeurs sur 538 l’ont élu, ainsi que 95% des Afro-Américains, 60% des Latinos et asiatique, 56% des femmes, 66 % des jeunes de moins de 29 ans, 52% des 30-44 ans, 50% des 45-59 ans sur les 64,1% Américains ayant exercé leur droit de vote. Parmi la population blanche (74% des Américains), Barak Obama a obtenu 43% des suffrages contre 55% pour McCain.
Un homme à la peau noire accède à la présidence des États-Unis.
L’incroyable d’un temps révolu est maintenant arrivé.
Y pensant, ces derniers jours, me sont revenus ces mots de mon enfance : « Après des siècles et des siècles d'esclavage, le Belge sortant du tombeau a reconquis par sa force et son courage son nom, ses droits et son drapeau. » (3e version, 1860, de la Brabançonne). Quand l’oppressé se redresse, il y gagne en grandeur
Le symbole est beau!
Le discours de Jon Favreau, oh! pardon… le discours d’Obama, chargé d’une force émotive impressionnante, a su l’exprimer. Et ce récit de la dame centenaire afro-américaine, témoin vivant de nombreux changements sociaux et politiques, quelle image puissante!
Depuis le 4 novembre, les commentateurs utilisent les mots : espoir, rêve, changement. Les attentes sont si grandes à l’égard d’un seul homme que je m’inquiète.
Non non, je n’aurais pas voulu de McCain. encore moins le jour où il nous a présenté Sarah Palin comme aspirante à la vice-présidence. Je n’ai pas l’esprit républicain. Farouchement libre penseur, je crains les gens de droite autant qu’ils me désolent.
Mais que de questions encore sans réponse sur ce 44e président d’un pays que 53% des 64,1% votants, soit environ 34% des Américains de 18 ans et plus, ont élu.
Mon rêve à moi… peut-être la prochaine étape dans cette évolution : une femme multiraciale, socialiste et athée à la présidence des Etats-Unis?
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