Magazine Journal intime

Les passants

Publié le 15 novembre 2008 par Lephauste

Ceci n'est pas une note. Quelque chose tout au plus qui tombe d'un livre depuis longtemps refermé sur ce qu'il raconte et que personne ne veut plus lire, de crainte d'y trouver quelque part une sorte de lueur qui puisse s'approcher de l'homme tel qu'il sait être parfois, simplement un homme qu'ignore notre monde d'icônes orduriers.

Il y a là monsieur Lino Ventura, il y a là monsieur Raymond Devos, il y a là monsieur Pierre Louki, sans doute. Il y a là monsieur Joël Favreau. Non,  il n'y a pas là monsieur Pierre Nicolas, il y a là monsieur Patrice Caratini mais la contrebasse est si ample dans ce monde engloutis où une voix n'est pas "la voix" mais la place exacte de l'humain, que peut-être bien après tout que monsieur Pierre Nicolas ... Il y a là monsieur Maxime Leforestier et puis à côté il y a là, tel un feu de mélancolie jamais tout à fait éteint, il y a là, monsieur Georges Brassens. La fumée des gitanes de monsieur Ventura monte aux cintres et sa voix avec et qui dit : "Bah moi j'aimerai bien que vous nous chantiez "les passantes" ! Et le cameraman tourne son oeil vers monsieur Brassens et monsieur Jacques Chancel se tourne vers lui qui modestement se tourne vers monsieur Leforestier : "Tu veux bien m'accompagner ?". On croirait qu'ils vont se lever et s'en aller faire un tour, histoire de se dégourdir un peu les guiboles. Mais non, la contrebasse se passe l'archet, lentement sur les cordes, comme mon père passait sa main dans ses cheveux pour redresser une mèche et voici que pour nous et le public qui est dans la pénombre du studio, monsieur Georges Brassens roule dans la rocaille de l'accent les premiers mots du poème : "Je veux dédier ce poème ..."

Il y a là tant de recueillement et de joie et de bonne tristesse que bien évidement ceci n'est pas une note, puisqu'il ne s'agit que de passants qui pour la plupart ne s'en reviendront pas de cette ballade d'où pourtant j'aimerai bien les voir s'en retourner, avec la goutte au nez, il fait si froid depuis au pays qui ne veut plus rien qu'oublier qu'il est l'incontinent hurleur de la mise en ondes systématique.

Alors Cali, tu viens de boucler le dernier album de Grand Corps Balade, ça c'est du son ! Putain ça déchire sa race (applaudissements!!!)!

Oui c'est vrai, ça c'est du son et les ânes sont insatiables !


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