Magazine Humeur

"60 millions de consommateurs":un peu de rigueur svp!

Publié le 17 novembre 2008 par Michelgutsatz

Img_2 Le numéro de novembre du magazine consommateurs "60 millions" aborde deux sujets sur lesquels je suis souvent revenu depuis la création de BrandWatch: les cosmétiques Bio et la nutrition.

Les titres sont accrocheurs:

"Cosmétiques Bio: peut-on se fier aux labels?"....

"Encore trop de sel dans notre assiette".

Commençons par le Bio.
La thèse défendue par le magazine est que seuls les produits labellisés peuvent être considérés comme Bio. Il retient 3 d'entre eux: Ecocert/Cosmebio, BDIH, Nature et Progrès. Le papier tourne alors à la confusion totale:

  1. "Le marché des cosmétiques "naturels" est en plein essor. Fausses promesses et vrais produits bio, comment distinguer le bon grain de l'ivraie. Nous avons vérifié les prétentions de 40 d'entre eux.": d'entrée la confusion est installée. Parle t'on de produits "naturels" ou de produits "bio"? De fait sans le dire les deux, puisque sont testés des produits Yves Rocher et Body Shop (non labellisés) à côté de produits labellisés. A aucun moment n'est discutée la distinction "naturel"/"bio". On va donc mettre en avant la présence de parabens et de phenoxyethanol dans des produits qui nulle part ne revendiquent d'être "bio" (sauf Bioscreen).
    De ce fait cet article tente d'aborder DEUX sujets en un seul: la conformité des produits labellisés aux règles édictées par les labels ET l'existence de produits revendiquant d'être "naturels" tout en utilisant des ingrédients rejetés par les labels.
  2. La confusion est à son comble quand on lit le commentaire porté sur Weleda,mis en avant en gras: "Sur les deux produits Weleda de notre sélection un seul est labellisé. Le second a beau être 'en accord avec l'être humain et la nature', il n'est portant pas certifié". Quel manque de rigueur! Les tests de "60millions" montrent que les deux produits en question - comme la totalité (sauf un) des produits labellisés "Bio" - sont sans parabens ni ethers de glycol. Cette phrase en fait stigmatise Weleda, en ironisant sur sa "signature" et en leur reprochant de ne pas certifier certains produits. C'est donc méconnaître totalement les enjeux actuels autour de Natrue par exemple...
  3. Enfin le test inclut le repérage des "Essences allergéniques" - présentes dans 31 produits testés.. sans qu'à aucun moment le sujet ne soit discuté dans le corps de l'article! En mettant le sujet au même niveau que les parabens et les ethers de glycol (qui eux sont longuement analysés), le magazine jette l'opprobre implicitement sur la plupart des produits... sans jamais dire que ces ingrédients (non mentionnés) sont acceptés par les labels certificateurs!

Qu'en est-il de la nutrition?   

  1. "On peut se réjouir de la teneur en baisse des céréales, mais surement pas se satisfaire de la stabilité de celle du pain"! Premier constat: des textes écrits dans une langue incompréhensible....
  2. Des titres accrocheurs sans que le corps du texte ne les appuie:
    "Pains, viennoiseries, céréales: Grosse Déception"... alors que les tableaux montrent que 29 produits testés sur 46 ont vu leur teneur en sel baisser de plus de 8% entre 2003 et 2008 (contre 8 qui ont augmenté)!!
  3. Des titres qui sont trompeurs:
    "Cinq ans plus tard, les charcutiers envisagent des possibilités de baisse": en français cette phrase signifie que lesdits charcutiers vont peut être prochainement faire baisser la teneur en sel de leurs produits. Or le tableau des tests montre que 32 produits sur 84 (soit environ 40%) ont déjà fait baisser la teneur en sel!

Une analyse fine de ces articles montre que le gout du sensationnel l'emporte sur la rigueur. Les magazines de consommateurs ont une responsabilité sociale et économique importante: la moindre des choses est qu'ils soient irréprochables. Je ne peux que leur conseiller de se montrer plus rigoureux dans leurs enquêtes et la façon d'exprimer leurs conclusions....


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